Mentions obligatoires sur une étiquette de bière
Que doit-on retrouver sur une étiquette de bière ? Explications pour apprendre à mieux lire son étiquette des obligations légales imposées aux brasseries.
Qu’est-ce qu’une bière ?
Dénomination légale
Déjà, pour commencer, tout ne peut pas s’appeler « bière », voici la définition légale originale de la bière que nous avons détaillé dans un ancien article en 2014. Une définition qui a largement été détaillée en 2016 dans un nouveau décret visant à définir plusieurs termes tels que « bière à » ou « bière aromatisé à ». Ce qu’il faut retenir c’est que la bière est une boisson fermentée d’un moût obtenu à base de malt de céréales, de sucres alimentaire et de houblon. Il faut aussi que le malt représente 50% du poids des matières apportant le sucre au moût.
Il est important que plusieurs dénominations sont cadrées, telles que « bière à », « bière sans alcool », « bière aromatisée à », « bière de fermentation lactique », « gueuze » ou encore « panaché ».
Affichage obligatoire
Les ingrédients : ce n’est pas obligatoire
Le premier point intéressant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la liste des ingrédients n’est pas obligatoire. La déclaration énergétique (calories, sels, glucides) n’est pas obligatoire non plus. Impossible de savoir pour un consommateur si le brasseur utilise de la colle de poisson pour clarifier ou d’autres ingrédients originaux pendant la fabrication. Seul les ingrédients allergènes doivent être mentionnés. C’est la raison pour laquelle on ne voit parfois qu’apparaître « contient du gluten ». En effet, l’orge ou le blé, les céréales les plus utilisées contiennent du gluten. Le gouvernement conseille cependant vivement d’indiquer cette liste des ingrédients pour faciliter l’achat. Les micro-brasseries l’ont bien compris avec un affichage souvent très détaillés des malts, houblons et levures utilisées. Information dont les consommateurs sont de plus en plus gourmands.
Il faut noter que si ce n’est pas obligatoire, un rapport de la Commission Européenne a été publié en 2017 réclament la publication d’un cadre pour que ces informations soient plus souvent mise en avant par les producteurs avant Mars 2018. Il devrait y avoir prochainement du nouveau.
Si la liste des ingrédients et la déclaration énergétique n’est pas obligatoire, ces éléments doivent être affiché d’une certaine façon si le brasseur décide de les afficher. Il y a des règles d’énumération des ingrédients. La liste doit comprendre tous les ingrédients.
Quant à la déclaration énergétique, il peut n’être limité qu’à la valeur énergétique contrairement aux autres denrées alimentaires.
Informations obligatoires
- La dénomination de la denrée
- Les allergènes : dans la bière il y a souvent du gluten, mais on peut aussi retrouver du lactose ou des allergènes d’un ingrédient original. Il faut que les allergènes soient en gras : bière à base de malt d’orge ou à base de malt de blé
- La quantité de bière
- La date de durabilité minimale
- Le nom ou raison sociale de l’exploitant : et pas forcément du fabricant, attention aux bières mensongères
- Le titre volumique d’alcool : % d’alcool avec un police minimum de 1,2 mm de haut
- Le pays d’origine ou lieu de provenance : si son omission est susceptible d’induire en erreur les consommateurs sur l’origine de la bière. En gros, si la bière fait penser à une localisation mais n’est pas de cette localisation.
- Le mode d’emploi : dans le cas ou l’usage du contenant serait compliqué comme dans le cas des mini-fût par exemple
- Les conditions particulières de conservation ou d’utilisation : relatif à l’article 25 du règlement européen sur les denrées alimentaires ; si la bière requiert des conditions de stockage particulières, ou d’utilisation après ouverture (durée de conservation ouverte)
Dans certains cas, notamment pour les « bière à » (exemple : bière au miel), il faut préciser la quantité de l’ingrédient ajouté ou la catégorie de l’ingrédient. Les bières aux herbes par exemple doivent préciser quelle herbe a été ajoutée.
Il faut également indiquer :
- Le numéro du lot : sauf si la date de durabilité comporte le jour, mois et année
- Le message sanitaire : soit le pictogramme, soit la phrase précise préconisant l’absence de consommation pour les femmes enceintes
La mention bière artisanale ou brasserie artisanale
Attention, la mention du mot « artisanale » est extrêmement protégée en France et n’importe qui ne peut pas l’utiliser. Même si le brasseur est un petit producteur, il ne peut pas forcément utiliser le terme artisanal. Pour être brasseur artisan, il faut :
- être immatriculé au Répertoire des Métiers dans la catégorie « Fabrication d’autres boissons » de la liste des activités artisanales
- répondre aux critères du décret n°98-247 à savoir : avoir un certificat d’aptitude, un brevet d’étude professionnelles ou une équivalence pour le métier de brasseur ou d’une expérience du métier depuis plus de 3 ans
La brasserie ne peut pas mentionner le terme artisanale sur l’étiquette sans ces conditions.
Voici une base de travail pour commencer à travailler sur ses étiquettes de bière. Pour tout ce qui est emballage, voici des services d’impression d’étiquette pour bouteille de bière (www.lesgrandesimprimeries.com) ou d’impression de coffret imprimé sur emballage personnalisé.
Pour terminer cet article, je recommande les lectures suivantes si tu es intéressé pour creuser le sujet : la notion de brasserie indépendante d’après le droit fiscal européen ou encore la vision américaine de la notion de craft breweries légèrement différente de la notion européenne.