(em)Brassez avant de vous marier
Nous sommes en juin. Ca y’est, on entend les coups de klaxons des défilés de voitures tous les samedis, on ne peut pas traverser la place de la ville sans se prendre des grains de riz dans les yeux ou des confettis en forme de cœur dans le soutif. Les gens fêtent l’amour.
Eh bien moi pour fêter l’amour, cher beerfriends, j’ai choisi la bière. Non je n’ai pas vidé un fût de 20 litres sur ma robe en sortant de la mairie. Ça aurait pu être fun, mais ma maman n’aurait pas été d’accord. Non, j’ai décidé de brasser en prévision de mon mariage.
Celui-ci se déroulant en mai et juin, j’ai donc décidé de commencer à brasser en janvier trois brassins de 20 litres chacun, pour un total d’environ 150 bouteilles de 33 cl. De quoi satisfaire 95 invités.
Pourquoi brasser pour son mariage ?
En tant que brasseuse amatrice, il était évident que je ne servirais pas de la Kro à mes convives. C’était ma manière d’apporter ma petite touche perso à cet événement. Et puis ça fait chaud au cœur de voir Jean Mich Much boire autre chose que de la Leffe (j’en ai sauvé un !). Sans parler de l’arrière grande tante dont je n’ai jamais su le nom qui a enfin pris conscience que, dans la vie, ben il n’y a pas que le kir à la mûre (bon finalement j’en ai sauvé deux.).
La bouteille de bière peut également être un cadeau souvenir original pour les invités (« Cadeaux invités » : check).
Mes choix de bières
Mon premier brassin était une American Pale Ale : alcoolisée à 5,6 %, houblonnée à l’Amarillo et au Colombus, dry hop avec du Sorachi Ace. Moyennement amer, de couleur dorée, ce fut la bière la plus consensuelle et la plus consommée.
Mon deuxième brassin était un Porter à 7,8 %. Pour celui-ci j’ai suivi la recette de Mikkeller. Etant donné que je n’avais pas encore brassé dans ce style, je souhaitais me fier à une valeur sûre. J’ai tout de même remplacé le sucre brun de la recette originale par de la vergeoise brune (histoire de renouer avec mes racines des Hauts de France), et j’ai ajouté des copeaux de chêne en seconde fermentation. Cette bière a été la moins consommée mais la plus appréciée par les amateurs du style.
Mon troisième brassin, mon préféré, était une red IPA à 7,5 %. Autant dire que pour celle-ci, je n’ai pas chipoté sur la quantité de houblons. J’y suis allée franco. J’ai utilisé pour la première fois la technique du hop stand, et j’ai continué ma lancée avec un dry hop (10 grammes / Litre, oui je sais c’est beaucoup, mais je m’en fiche, j’aime ça). Finalement, elle a plu à pas mal de monde, dont Jean Mich Much.
Et avec ceci, ce sera tout ?
Non, jusqu’à l’ouverture des bouteilles, je ne pouvais être certaine que celles-ci n’étaient pas infectées malgré les tests et les multiples précautions. En plus, avec le transport, je craignais qu’il y ait de la casse. Il nous fallait une solution en back-up. On a donc installé une double pompe à bière avec deux fûts de la brasserie Cambier (La Mongy IPA et la Mongy blonde houblonnée). Ces deux fûts de 20 L chacun ont été consommés. On avait pris deux fûts supplémentaires en réserve au cas où la bière viendrait à manquer mais ils n’ont pas été utilisés.
Combien ça coûte ?
Les prix des houblons, notamment les houblons américains, ont vraiment augmenté ces derniers temps. Sans prendre en compte le coût de l’eau nécessaire au brassage et au nettoyage, comptez une bonne centaine d’euros pour 3 brassins de 20 litres avec ce type de houblon.
Pour les fûts de la brasserie Cambier, je vous laisse le plaisir de vous renseigner directement là-bas. La qualité des bières vaut de loin son prix et l’installation est magnifique.
Si c’était à refaire ?
Je ne changerais pas le choix des bières ni des fûts. Les différents styles ont permis de satisfaire tout le monde, et moi la première. Cependant, je brasserais une bière supplémentaire dans le style champenois pour le gâteau, chose que je n’ai pas pu faire par manque de temps.
Petite astuce
Vous pouvez utiliser du malt à la place des cacahuètes, ça fait son petit effet. Mais ne tentez pas de remplacer les bâtonnets de concombre ou de carotte par des cônes de houblon. Vous ne le savez peut-être pas encore, mais vous détestez croquer dans du houblon.
Et vous, avez-vous déjà brassé pour un mariage ? Le vôtre ou pour un tiers ? (Les baptêmes, Bar Mitsvah, enterrements…ça marche aussi hein !)