Geoffrey et Jérémie, de la brasserie du Tertre
Nous souhaitons mettre en avant les brasseurs amateurs à travers une série d’articles les présentant eux et leur passion. Notre objectif ? Vous faire découvrir ce drôle de hobby en essor depuis quelques années, et pourquoi pas vous donner l’envie de brasser. Aujourd’hui, la Brasserie du Tertre est à l’honneur.
C’est par une froide matinée d’hiver que je pars à la rencontre de deux frangins brasseurs amateurs issus de la campagne Douaisienne, à trois quarts d’heure de Lille environ. Geoffrey et Jérémie, âgés respectivement de 32 ans et 36 ans, brassent ensemble dans le garage familial.
Ce jour-là, ils brassent une black IPA. Alors que je débarque en plein pendant l’empâtage, je suis chaleureusement accueillie par Scadi, mascotte de la « Brasserie du Tertre ».
L’odeur du malt vient doucement me titiller les narines. Très vite, j’ai droit à une petite dégustation d’une IPA à la framboise fort prometteuse et d’un surprenant Imperial Stout au piment de Cayenne qui seront embouteillés ce jour.
Cela fait maintenant trois ans que Geoffey a débuté dans le brassage. Initialement amateur de bières belges, il a fait la découverte de petites caves à bières après avoir emménagé sur Paris. Celles-ci l’ont ouvert sur des styles très différents et lui ont permis d’affiner son palais de dégustateur. Il s’inscrit alors à deux ateliers d’une demi-journée sur le brassage amateur à la brasserie la Montreuilloise. Il en ressort avec des idées plein la tête, et un kit de brassage pour débutant composé de deux cuves de fermentation de 30 litres, une cuve pour infusion, un moulin et un refroidisseur. Pour ce qui est des matières premières, le ravitaillement se fait via internet : Brewland, Rolling Beer, Malt in Pot… Et brassez jeunesse ! Il transmet au passage sa passion à Jérémie, et se retrouvent à brasser dans le garage des parents. Tous les deux vivant en appartement, cette solution était la plus pratique en terme d’espace. Ici ils ont suffisamment de place pour brasser, stocker le matériel, les cuves et les bouteilles. La pièce est suffisamment aérée pour accueillir un brûleur à gaz.
Mais alors, qu’est-ce qui vient motiver mes hôtes à brasser leurs propres bières ? Sans nul doute, le côté expérimental et sans limite du brassage. Les possibilités sont quasi infinies. En outre, le coût de revient d’une bière est assez faible une fois les premiers investissements passés. Au total, ils ont pu effectuer 35 brassins. Ils brassent en moyenne une fois par mois, avec une période de répit pendant l’été. Beaucoup de styles ont été explorés ces dernières années : Porter, blonde belge, saison, lambic (en fermentation lors de notre entrevue), blanche, barley wine, et j’en passe…
Les deux brasseurs ont toujours brassé en tout grain. Toutes les recettes sont des créations originales et élaborées à l’aide du logiciel Beersmith. Ils continuent à se former à travers différents blogs américains et forums de brasseurs amateurs.
Alors oui, il y a bien eu trois ou quatre brassins ratés dus à des infections ou à des expérimentations aventureuses (une bière au thé avec beaucoup trop d’astringence), mais cela fait partie du jeu. Il y a eu aussi des petites perles, notamment leur « Breakfast stout », une bière brassée avec du lactose, de l’avoine, du café et du chocolat. Elle correspondait en tout point aux attentes des brasseurs. Ils sont également arrivés sixième au classement de la Paris Beer Week en 2015 avec leur Imperial Stout. Rien que ça…
Ils n’ont pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Ils se sont fixés quelques axes d’amélioration pour leurs futures productions. A l’avenir donc, ils aimeraient améliorer la stabilité de leurs bières dans le temps et travailler sur le rendement (c’est à dire, extraire plus de sucres du malt lors de l’empâtage) grâce à l’achat d’une glacière filtrante. Ils prévoient également d’agrandir leur espace de rangement car de nouvelles cuves de fermentation, un moulin à rouleau et une dame Jeanne sont venus agrandir la famille récemment.
Des ambitions professionnelles pour nos deux jeunes gens ? Cela n’est pas au programme. Ils souhaitent avant tout partager leurs bières avec les amis et les collègues. Ce qui ne les empêche pas de brasser pour des événements tels que des mariages.
Je quitte Geoffrey et Jérémie avec six bouteilles issues de leurs précédents brassages. En rentrant chez moi, je n’ai pas pu me retenir de déguster leur Imperial stout, un style que j’affectionne tout particulièrement. Eh bien, c’est une tuerie Messieurs Dames ! Ils m’ont également donné quelques petits conseils à vous transmettre si l’envie de brasser vous prend :
- Lancez-vous !
- Faites des stages.
- Soyez curieux sur les différents styles de bières.
- Commencez par brasser des SMASH (Single Malt and Single Hop, bières brassées avec un seul type de malt et un seul type de houblon).
Longue vie à la brasserie du Tertre, et santé !
Pour les retrouver sur le réseau social Untappd : https://untappd.com/BrasserieDuTertre
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