Présentation de la Brasserie du Haut Buëch – BHB
Situé dans la toute petite commune de La Jarjatte (~30 habitants) à deux pas de Lus la Croix Haute, David y produit ses bières depuis 2010.
Et il ne compte pas ses heures, il les bichonne ses bières.
La journée a débutée bien avant que le coq ne sonne le réveil de la bourgade !
La température en ce mois de décembre est plutôt douce, enfin en moyenne, en plaine et en plein jour !
Car ici, à 1200 m d’altitude et à 5h du matin, on arrive tout juste en dessous de 0°c dans la grange qui abrite la brasserie.
Vite, il est temps de lancer l’empatage et de se réchauffer les mains au-dessus de la cuve.
Et puis ça sent tellement bon au-dessus de cette cuve !
…8h plus tard la bière commencera sa fermentation et nous on ira faire une bonne sieste.
Mais comment tout ceci a-t-il commencé ?
C’est à la suite d’un voyage en argentine, et plus précisément dans une petite ville du sud du pays, que le déclic « bière » va se produire. Ici, à chaque coin de rue, des brasseurs amateurs chauffent leurs cuves et produisent leurs bières. Fascinant !
De retour en France, David se procure un kit de brassage et se lance comme bon nombre d’amateur dans la production de 20 litres. Comme ça, pour voir ce que cela peut donner et pour reproduire ce qu’il a vu en argentine.
Bingo ! Le résultat est là et la passion grandissante.
Alors pourquoi ne pas passer en mode activité pro ?
Et voilà, c’était parti.
Enfin après avoir obtenu un prêt auprès de la banque et réaménagé la grange jouxtant la maison.
Ce qui ne s’est pas fait en un claquement de doigt…
En 2015 la brasserie a produit autour de 170hl (17 000 litres), et lorsque l’on sait que la cuve matière ne fait que 300 litres, que certaines recettes se réalisent en double mash, que l’embouteilleuse est manuelle et qu’il faut aussi assurer les tâches administratives, la partie commerciale, la manutention et la logistique, on comprend vite que les heures ne sont pas comptées à la brasserie.
Oh, ce n’est pas un cas isolé ! Ils sont nombreux les brasseurs qui comme David consacrent une énergie folle dans leur activité professionnelle sans pour autant se sortir un salaire à la hauteur de leur engagement (pour s’en sortir ils sont souvent bien épaulés par leur conjoint ou doivent cumuler avec une autre source de revenue).
Mais pour BHB, on est loin de s’apitoyer, l’heure est au projet d’avenir…
Les bières BHB
Depuis 2010, David brase sans relâche et sa gamme de bière est passé à 15.
– Pamela –
Une pale ale plutôt classique tirant sur des notes d’agrumes et d’herbes
– Belle Abeille –
Ambrée, bien maltée, saveurs fruitées avec un caractère épicé.
– Nomade –
Blanche aux 6 épices « top secrètes » une 1ère bouche houblonnée dévoilant un subtil mélange d’épices pour une note finale chaleureuse.
– Tango –
Brune aux saveurs bien maltées, caramel et café.
Les spéciales
– Agrumes of Love –
Blonde à la particularité d’être amérisée aux agrumes plus qu’aux houblons.
– Silentium –
Bière au blé et au sarrasin a la belle robe pale et voilée, et au collet généreux et soutenu.
Les aromes sont sur les céréales et des notes herbeuse. A découvrir.
– Sweat Heart –
Une bitter très faible en alcool et portée sur les agrumes. Finale seche et amere.
– Chaos in Shoreditch –
Imperial Stout au parfum de malts rôtis et de café. Bien ronde en bouche, elle se termine par une amertume marquée.
– Rreuûûh –
Pale Ale a la particularité d’être issue de matière première 100% « Made in France ».
Le malt provident de Malteurs Echos (en Ardèche) et le houblons est alsacien.
Légère et très agréable, son amertume légèrement citronnée vous ravira.
– Rudimentary Peny –
Hoppy Wheat Lager, elle déménage avec ses 120 IBU sur notes d’agrumes.
– Gratzer –
Grodziskie. Issue d’une vieille recette polonaise oubliée, cette bière très peu alcoolisée a pour particularité d’être composée uniquement de malt de blé fumé (au bois de chêne). Robe très pale comme une weizen, carbo très légère, liseré de bulles. Arômes très particuliers, citron, cuir, lardon fumé. Le malt fumé ressort bien en bouche et se fait bien sentir sur la longueur. L’attaque est assez vive, le final est amère et très légèrement sec. Une bière surprenante qu’il faut absolument découvrir.
– Super Fuck –
Wheat IPA – Une bière à la croisée des genre ! Wheat ale et IPA dans un équilibre magique. Aromes intenses, résineux, bien fruité (sur les fruits exotiques, ananas et autres), caramel, pain de mie. une merveille de complexité. Ça commence par une mousse bien crémeuse, ensuite les notes résineuses et caramel viennent envelopper le palais. Quelques notes citronnées en retro. Elle est tout à la fois, ronde, intense, douce, moelleuse. Une amertume bien tranchée et longue sur la finale. Je suis Super Fan !
La scandaleuse !
L’étiquette est loin de plaire à tout le monde, et bon nombre de caves hésitent à la placer sur leurs étagères.
Je vous invite à visionner l’interview de David qui revient sur la genèse de cette bière et de son étiquette.
Les encore plus spéciales
Le maître mot derrière ses bières, on ne lésine pas avec la quantité de matière !
Financièrement, elles ne sont pas bien rentable pour David mais le but n’est pas ici de faire de l’argent.
Se faire plaisir et sortir un produit d’exception, voilà l’objectif. Et en ce qui me concerne je valide !
– Teckel Bull –
Baltic Porter à la robe noire d’encre et au collet chocolat.
Elle a tout pour plaire, un corps rond et liquoreux, des arômes puissant à la fois sur des notes torréfiées de café et de chocolat mais aussi citronnées. A faire vieillir !
– Gorge profonde –
Strong Ale. De l’ananas plein le nez et un peu moins en bouche. D’abords fruitée et douce, elle devient exigeante avec une amertume prononcée et longue. Les 9.5° se sentent a peine, du moins au palais…
– Macadam Blues –
Smoked Wheat Wine – La petite dernière de la gamme
Des arômes bien marqués sur les fruits, abricots et ananas confit
Le coté fumé arrive une fois en bouche lors de la rétro-olfaction, plutôt discret il ne prend pas le dessus.
Un corps bien rond plutôt porté sur l’amertume, un taux d’alcool élevé mais que l’on ne sent qu’après coup
Une amertume bien présente en finale, légèrement astringente, juste ce qu’il faut pour appeler la gorgée suivante. Un fois de plus une réussite !
« je voulais quelques chose de « volatile » inspiré de cette réflexion dans « La part des Anges » lors de la dégustation avant la vente aux enchères de ce whisky de 100 ans toujours en fût ou le goûteur parle du tourbé présent mais qui s’est volatilisé… »
janvier 10, 2016 at 7:39 pm
Moi-même originaire de la région, je n’ai connu cette brasserie que grâce au bouche à oreille, et Elizabeth Pierre m’en a vanté les mérites. Voila deux ans que j’essaie de m’en procurer, mais impossible à ma connaissance d’en trouver dans le 05! C’est quand même dommage d’avoir une perle méconnue dans les environs sans pouvoir en profiter…
janvier 30, 2016 at 7:05 pm
Excellent article et vidéos! On en veut plus dans le genre sur HBT! Merci!
janvier 31, 2016 at 6:21 pm
Merci Serge !
Le prochain arrive mardi et c’est la brasserie Plein Lune qui sera à l’honneur.