Faire pousser ses champignons maison (à base de drêches de brassage)
Que faire de ses drêches une fois les grains retirés du précieux jus sucré ? Souvent données pour l’alimentation animale ou tout simplement jetées , voici une alternative pour mettre à profit cette source de protéines et de fibres
Entre amateurs de produit fait-maison, le courant passe souvent bien. Très bien même, d’autant plus quand le lien se tisse autour d’une mousse de l’un, et de l’omelette au champignon de l’autre. Explications…
Un peu plus sur le projet
Smartmush est un projet mené par deux jeunes passionnés de transformation alimentaire, visant à développer la culture de champignon à la maison. À travers des activités associatives, nos deux comparses initient les curieux à une activité découverte de culture de pleurotes en cuisine. Les champignon se nourissent de matière végétale, de ce fait, les drêches constituent un parfait substrat de culture. Il n’aura fallu que la rencontre entre Smartmush est un brasseur passionné pour que l’idée germe. Voici les conseils de Teddy pour assurer une belle récolte sans avoir à parcourir des kilomètres.
Matériel nécessaire
Pour cultiver vos champignons à la maison, vous aurez besoin
- De drêche
- De paille (pour aérer le substrat)
- De la chaux, craie écrasée voir bicarbonate de soude (trouvable en droguerie, pharmacie)
- Graine de pleurote (mycelia.be) ou tout simplement auprès de SmartMush)
- Un carton rigide
- Des sacs plastique noirs
- De l’huile de coude (veiller à ne pas tout utiliser pour le brassin 😉 )
Étapes pour créer vos champignons
- Après la filtration du moût et le rinçage des drêches, les rincer à nouveau à l’eau bouillante jusqu’à obtenir un jus clair (preuve qu’il n’y a presque plus de sucre).
- Mélanger la drêche avec de la chaux (Environ une poignée pour 3 kg de substrat) et faire sécher les drêches bien étalées sur une bâche noire, à l’air une journée, de manière à diminuer le taux d’humidité.
- Mélanger la drêche avec de la paille à 50/50 de manière à obtenir un mélange assez aéré, et humide.
- Introduire le mélange dans un sac plastique, le tasser raisonnablement: le sac doit être compact mais pas obturé.
- Entre chaque couche de substrat, déposer des graines de pleurotes.
- Placer le sac dans le carton, de manière à le remplir.
- Fermer le carton, et le percer de part en part de manière à percer également le sac (une dizaine de trous). Placer le carton à l’obscurité, à température ambiante.
- Attendre un bon mois, avant d’observer des pleurotes pointer le bout de leur nez à travers les trous du carton… Il n’y a plus qu’à cueillir!
A noter que l’action du métabolisme des champignons sur les drêches va permettre de dégrader les parois cellulaires des enveloppes des grains et ainsi augmenter la disponibilité des nutriments, augmentant de fait la valeur nutritive des drêches pour l’alimentation animale. Les drêches deviennent donc, suite à la culture des champignons, un aliment de meilleur qualité pour le bétail.
Transformer des déchets pour nourrir les bêtes et régaler le brasseur, une belle façon de joindre l’utile à l’agréable!
Pour rencontrer l’équipe et découvrir le projet SmartMush, rendez-vous le 14 novembre au quatre quarts, à Court St Etienne.
novembre 10, 2015 at 9:47 am
Bonjour,
Article sympa, par contre je pense qu’il manque une étape de stérilisation du sac contenant le substrat (paille+grain+chaux) avant l’inoculation sinon ce n’est pas des pleurotes mais de belles moisissures qui se développeront.
Bonne continuation
novembre 11, 2015 at 5:32 pm
Effectivement, c’est une méthode un peu simplifiée… Le mieux est de stériliser le mélange de paille, de drèches et de chaux en autoclave par exemple. Pour ce faire on peut utiliser soit des sacs plastique résistant à la chaleur ou des pots en verre. Une fois le substrat refroidis, on insère proprement le blancs de pleurote.
Au niveau des sacs, les plus sûr ce sont ceux fournis par Mycelia. Ils sont respirants (ce qui évite de devoir faire des trous et donc risque de contaminations) et résistants à la chaleur. On en fait régulièrement des commandes groupées, donc n’hésitez pas à nous contacter pour vous joindre à une prochaine commande.
https://www.facebook.com/smartmush
mai 19, 2017 at 5:38 pm
Bonjour,
Je suis très intéressé pour tester votre méthode de culture sur drêches (que je récupère fréquemment pour nourrir mes cochons)!
Je me pose par contre la question de la stérilisation du substrat, n’ayant pas d’autoclave à disposition… Est-ce que les drêches bien chaudes, tout juste sorties du brassage, pourraient être utilisées pour faire une « autopasteurisation » vite fait? Mais ça risque alors d’être trop humide…?
Sinon, je suis preneur de quelques sacs pour tenter l’aventure, vous en avez en stock? Moi j’ai un reste de mycélium que j’aimerais utiliser, mais même au frigo il ne va pas tenir très longtemps!
Bien à vous,
novembre 12, 2015 at 1:20 am
Une brasserie américaine propose une bière expérimentale brassée aux pleurotes et au sel de mer fumé au bois de cèdre !!
Ils pratiquent la même méthode de valorisation des drêches 😉
http://jesterkingbrewery.com/introducing-jester-king-snoerkel
septembre 6, 2016 at 11:29 pm
Bonjour,
On parle là de chaux vive ? C’est tout ce que je trouve dans le rayon jardinage de mon supermarché… qu’est-ce qui est le mieux, bicarbonate ou chaux ?
Merci !
Ronan
septembre 6, 2016 at 11:31 pm
Oui, la chaux vive fait parfaitement l’affaire
septembre 7, 2016 at 1:00 am
Merci pour ta réponse !
avril 25, 2018 at 8:50 am
Bonjour,
j’arrive après la bataille mais ce sujet étant plus que jamais d’actualité je me permet moi aussi d’y mettre mon grain de sel…
Il me semble que pour « stériliser » (ou plutôt désinfecter) aux moins la paille (et p-e les drêches mais sans jamais avoir essayé pour celle) les plonger dans de l’eau mélangée à 1% de chaux vive pendant 24h puis laisser s’egoutter quelques heures fonctionne très bien. Je produit comme cela mes pleurotes depuis un moment et il n’y a jamais eu de véritable infection..
Pour ce qui est de valoriser les drêches, cela semble en effet idéal, vous pouvez aussi y insérer vos reste de café et thé (embouillanté) cela augmente de beaucoup la production.
Belle journée à tous les brasseurs!