Blue Moon est une « craft beer » ! Est-ce la fin du « craft » ?
Chez MillerCoors, on considère que Blue Moon est un « craft brew » (brassage artisanal). De ce fait, la fameuse bière blanche belge de MillerCoors arbore fièrement les mots « craft beer » sur son étiquette. Chose qui a le dont d’énerver les « craft brewers » américains.
D’après la Brewers Association, la Blue Moon ne répond pas aux critères de ce que l’on appelle aux États-Unis une « craft beer ». Cette année un habitant de San Diego, Evan Parent, a attaqué la multinationale MillerCoors à ce sujet. Blue Moon a elle-seule représente 82 millions d’hectolitres de bière produite par an. Une quantité qui dépasse largement la quantité maximale – déjà colossale – définie par la Brewers Association, à savoir 7 millions d’hectolitres par an.
D’après la justice américaine, qui vient de statuer sur les poursuites de Evan Parent contre MillerCoors, Blue Moon a tout à fait le droit de placer les mots « craft beer » sur son étiquette. Il s’agit d’une décision très importante qui risque bien de faire jurisprudence dans les années à venir. Ainsi, on peut imaginer que toutes les brasseries industrielles vont appeler leur brassins spéciaux « craft beer » et faire tirer leur prix vers le haut. C’est très regrettable pour l’avenir à court terme du monde de la bière aux États-Unis, j’ai déjà été confronté personnellement à de nombreuses personnes qui pensaient avoir déniché une petite pépite de bière artisanale lors de leurs vacances aux USA en trouvant de la Blue Moon. Demain, on peut très bien imaginer Budweiser ajouter le label « craft beer » sur ces étiquettes sans que la loi américaine ne les condamne.
A l’heure où les multinationales s’attaquent clairement et directement à ce marché porteur, cette nouvelle mets l’évolution en péril. Tandis que les perspectives prévoient que le « craft beer » représentera 20% en 2020, cette nouvelle donnée devrait changer la donne. Les dés sont relancés, la guerre de la bière fait en tout cas beaucoup parler d’elle aux USA. Que peut-on imaginer à plus long terme ? Si certains experts prévoient une obsolescence du terme « craft beer » d’ici quelques années, le changement pourrait opérer plus rapidement que prévu.
Alors plus que jamais, lorsque l’on voit ce qu’est en train de devenir la bière artisanale américaine, il est l’heure de remettre au goût du jour la question : « la France brassicole doit-elle suivre le modèle américain ? ». Pour nous, la réponse est toute trouvée en tout cas… En attendant, Blue Moon est plus que jamais debout.
Image à la une: Treasure
mai 9, 2017 at 4:12 pm
Le terme «Craft Beer» en soi ne détermine pas la grosseur du brassin ni la quantité de bière brassée. À mon avis, le regroupement des brasseries artisanales devraient arborer un logo qui spécifierait la grosseur du brassin et qui ne pourrait pas être ignoré lors de poursuites comme celle de M. Parent.
Par exemple, une signature graphique montrant l’appellation «Craft Beer» et un nombre «Less than 5Mhl» serait claire et précise.
mai 9, 2017 at 4:48 pm
C’est clair que le mot craft beer est surtout une question de mentalité avec comme seule réel fondement l’indépendance.
On devrait dire ‘indy beer’ en fait.