Barcelona Beer Festival 2015: Journal de Bord
Premier soir à Barcelone et je commence à faire quelques « recherches » avant le weekend qui s’annonce.
Je me retrouve à Sants dans le sud ouest de la ville dans un bar à bières artisanales, l’Homo Sibaris tenu par le charmant Guillem.
Je commence par une IPA au fût brassée dans le quartier de Sants, la Ipanema. Superbe nez houblonné vraiment complexe et qui tient bien ses promesses… Bonne amertume, une super belle création d’influence américaine.
Guillem nous fait goûter une de ses créations, une très bonne pale ale parfaite en début de soirée. Puis, on essaye trois autres IPA de la région dont une à 100 IBU qui claque bien comme il faut !
Alors que je viens de Bruxelles, je me retrouve ensuite à goûter la Cantillon Saint Lamvinus, un lambic au raisin à Barcelone !
Les gars dans le bar se passent une sorte de décanteur avec un bec fin et boivent ça comme des bourrins. Je fait de même et c’est fort agréable de boire un lambic comme ça, en fait ça l’a fait respiré et fait ressortir le goût…
Je vais ramener le concept à Bruxelles!
Je goûte ensuite une stout De Molen, la Mout et Mocca que je ne connaissais pas encore. Petite bombe de café qui passe toute seule malgré ses 11,6 %…
Il est l’heure de rentrer et je salue Guillem et ses potes, un couple de Japonais installé à Barcelone qui tient un resto, un mec qui passe derrière le bar pour se servir non-stop et manque de péter tous les verres à chaque fois et un ancien videur de boîte de nuit qui sirote une immense pinte de bière allemande en te démontant l’épaule et en te perçant le tympan dès qu’il sympathise avec toi… On se dit qu’on se verra au festival!
A la maison, bonne petite surprise avant d’aller dormir, une stout de la brasserie du Montseny, du café, du chocolat, très fraîche, très légère…
Une bonne première soirée quoi!
Deuxième soir, je passe au bar Brewdog dans le «Gayxampla».
Une petite déception je dois dire.
Pas grand monde mais beaucoup de bruit, une déco qui pourrait être agréable mais qui tire un peu trop sur le sports bar américain. Ambiance assez impersonnelle en fait.
Un bar Brewdog doit bientôt ouvrir à Bruxelles, alors je prie pour qu’il soit un peu plus chaleureux parce que j’avais pour projet d’y passer assez souvent…
Les bières en bouteille sont à des prix totalement prohibitifs alors on va direct pour les pressions.
Je prends une Jack Hammer pour mon ami.
J’avais adoré cette IPA un mois auparavant en bouteille mais là elle manque de nez, c’est pas mal mais sans plus, elle manque fort de complexité par rapport à mon souvenir.
Je goûte une IPA is Dead Simcoe est là c’est plutôt une bonne surprise, une belle couleur orangée, un très beau nez, une bouche bien équilibrée.
Ça me remonte le moral.
On bouge ensuite dans un petit bar du Raval, El Pachuco, qui sert des cocktails et des snacks mexicains (les nachos sont une tuerie!) et là je goûte la Gotic Ale de la brasserie Barcino. Très bonne Ale qui tire légèrement sur l’IPA mais de manière très subtile.
Je me promets de goûter d’autres de leurs créations qui semblent prometteuses.
On verra demain!
Jeudi soir, rencontre avec Stéphane mon nouvel acolyte de Happy Beer Time et avec Marjorie de La Bière des Femmes. On se donne rendez-vous au BierCaB, très beau bar à bières avec une belle sélection, leur magasin est vraiment bien achalandé. On trouve plein de trucs, même des bières assez dures à trouver en Belgique. Je remarque que les espagnols sont assez friands de Lambics, on en trouve partout et il y a toujours une grande variété. Je suis un peu fachée parce que le gars du BierCaB me dit que je pourrai retrouver leurs bières on tap sur leur site Internet mais impossible de les retrouver, donc je ne sais plus ce que j’ai pris. Mais je me souviens que c’était une Siren à laquelle je ne m’attendais pas parce très acide, type Gueuze ; une IPA tout à fait correcte et une super Buxton Imperial Black IPA, une de mes bières préférées!
Je bouge ensuite au Lambicus pour retrouver Olivier et Sébastien du Beer Project qui ont été invités à parler de leurs bières et de leur nouvelle micro-brasserie.
L’endroit est une cave à bière qui fait aussi bar, ils n’ont quasiment que des bières belges, mais encore une fois, quelle sélection!
Je vais pour des bières locales, j’ai pas envie de boire une trappiste à Barcelone!
J’essaye une Humulus Lupulus et Viakrucis de la brasserie La Pirata recommandée par Stéphane. La première est très très légère (3 %) mais pas mal du tout, très rafraichissante et bien équilibrée ; la deuxième est une très bonne American IPA. Pas de doute, cette brasserie sait ce qu’elle fait…
Olivier et Sébastien expliquent leur projet, parlent de leurs envies pour la nouvelle brasserie: créer 20 nouvelles bières par an, continuer à intégrer le public dans leur processus créatif, inviter d’autres brasseurs etc… Ça donne envie!
Vendredi, premier jour du festival. Stéphane et Marjorie sont des warriors et se pointent vers 11h du matin. Je n’arriverai que vers 15h après avoir déjeuné copieusement à la Barceloneta… Ils ont déjà bien commencé les dégustations, ils sont vraiment très professionnels!
L’endroit est beau, il y a déjà pas mal de monde mais rien encore par rapport à ce qu’ils attendent le lendemain… Un grand tableau montre les bières disponibles. Deux personnes effacent au fur et à mesure que les bières sont finies puis re-notent ce qui est nouveau en sonnant une cloche ce qui ne manque pas de provoquer un mouvement de joie dans la foule présente…
C’est assez bien organisé, on regrette par contre vraiment qu’il n’y ai quasiment pas de brasseurs présents…
Je commence par la Hops and Hopes édition spéciale pour le festival, pas mal mais sans plus.
Puis je teste une très bonne American IPA de chez Marduk (Italie).
Ensuite on tente un truc un peu plus marrant avec la Anbai de la brasserie japonaise Hitachino Nest, une sour ale à la prune et au sel de mer. Intéressant mais mais un peu étrange, je suis contente d’avoir goûté mais je n’en boirais pas tous les jours!
J’essaye une autre IPA qui a aussi un bon équilibre avec un nez plein de fruit de la passion, la Cannonball de chez Magic Rock (Angleterre).
Rien de fascinant jusque là puis BAM! Première claque! La Aupa Tovarisch de chez Laugar Brewery, une Imperial Stout Russe vieillie en fûts de whisky Lagavullin. Une tuerie! J’aimerais tellement que mon amoureux puisse goûter ça, il serait dingue… Très équilibrée pas trop de sucre malgré ses 11,3%, notes fumées, boisées. Superbe création d’une brasserie du Pays Basque que je ne connaissais pas du tout
Après ça, je vais retrouver Guillem de chez Homo Sibaris qui donne une présentation avec un oenologue sur les différences et similarités entre vin et bière. Dégustation de vin blanc, Cava, vin rouge puis on passe aux bières. Une bière allemande dont j’ai oublié le nom, une Brugse Zot, puis une sour beer catalane de chez Ales Agullons.
Sympa, mais je commence à sentir l’alcool comme un vieux clodo.
C’est pas grave, je suis là pour ça après tout!
Je retourne dans la grande salle et Stéphane me fait goûter la Mademoiselle de la Brasserie française Mont Salève. Ca fait longtemps que j’entends parler d’eux mais n’ai encore jamais goûté aucunes de leurs bières. Celle là est belle, délicate, fruitée, je sens le jasmins, le chèvrefeuille, la violette, le miel. C’est très charmant, elle porte très bien son nom en fait!
C’est la seule que je pourrais tester pendant le festival mais du coup cette brasserie attise encore plus ma curiosité.
Je tente ensuite une Porter catalane de chez Nomada Brewing qui me convainc tout à fait.
Puis pour la première fois, je goûte une bière d’Estonie, la Mutant Disco de chez Pohjala qui est pas mal mais pas vraiment à la hauteur de la description.
Je vais ensuite à une rencontre avec brasseur de Bexar County qui anime une discussion sur les casks, les pubs britanniques etc.
Retour à la grande salle!
Je trempe mes lèvres dans une Mikkeler qu’ont pris Stéphane et Marjorie et qu’ils n’arrivent pas finir tellement elle est sucrée. Beurk!
Je tente la Old Engine Oil de chez Harviestoun, j’avais gouté leur Ola Dub 18 (vieillie en fûts de whisky single malt 18 ans d’âge) à la maison et je l’avais beaucoup aimé alors je leur fait confiance. Leur Old Engine Oil est pas mal, mais pas transcendante au final.
Pour terminer la journée, je prend une stout allemande de chez Berliner Bierfabrik, la Maple Walnut Stout. Très très bonne, très gourmande, une bon choix , de fin de journée!
14 bières goûtées en 8 heures, c’est raisonnable finalement, surtout qu’avec Stéphane et Marjorie on a adopté la technique du partage pour pouvoir en goûter plus…
Samedi off!
Dimanche, je retourne au festival, j’arrive juste à temps pour voir une autre présentation animée par Guillem de l’Homo Sibaris sur les alliances entre bières et sushi. Je goûte une Oude Beersel avec des sushi au saumon et aux oignons caramélisés. Superbe mariage!
Ensuite je retourne faire quelques dégustations:
Je commence par une sour stout aux cerises, la Pomperipossa. Une très intéressante collaboration entre Buxton (Angleterre) et Omnipollo (Italie).
On passe à une stout très bien équilibrée, la Black Raven issue d’une collaboration entre Evil Twin (Danemark) et Naparbier (Espagne) et qui a été faite spécialement pour le festival.
De chez To Ol (Danemark), j’ai la chance de pouvoir goûter leurs deux bières présentes sur le festival. L’Eurodancer, une Pale Ale assez sympa et la Sur Amarillo, une grosse claque, mélange parfait d’IPA et de Sour Ale avec un superbe équilibre entre l’acidité et l’amertume!
Du Danemark, je goûte aussi la Snail Green Tea Havgus de chez Fano Bryghus, une IPA très très légère (2,5%) au thé vert. Très frais, je m’imagine avec ça dans la main dans le Sud de l’Italie cet été! On peut rêver…
Autre bonne claque, la Smoke Signals issue de la collaboration entre Stillwater et Siren (Angleterre). Une bière de blé fumée et acide à la fois. Dis comme ça, on aurait tendance à craindre le pire mais non, c’est une tuerie! Super équilibre, très bonne surprise!
Encore d’Angleterre, je tente une Amish Mash de chez Great Heck, pas grand chose à dire, gentil quoi!
D’Italie, on essaye la Open R&R de chez Baladin, sympa mais pas si rock’n roll qu’annoncé sur le programme…
De chez Squawk (Angleterre), on se laisse tenter par la Bean Brother Expresso Stout, une stout au café pas mal mais classique.
De Catalogne, je tente une English Strong Ale de chez Hort Del Barret ; 11% et on les sent bien, un peu trop je trouve.
On peut dire qu’ils ont mis la dose de sucre. Je ne suis pas fan.
Ensuite une Pit i Collons de chez Guineu, carrément horrible pour moi. Trop de malt, trop d’amertume, aucun équilibre. Je pense tout d’un coup que c’est sans doute à ça que va ressembler la tant attendue Leffe IPA!
De chez Sierra Nevada (USA), je goûte la Narwhal Imperial Stout, très bonne, classique mais efficace, rien à dire.
On continue sur les stouts et je commande une Poet de chez Nex Holland Brewing, toute légère, pas mal de café, assez plaisante.
Je finis la journée et le séjour barcelonais sur une Smoked Chipotle Imperial Porter de la brasserie Tro Ales à Barcelone. Assez légère mais pas mal pimentée, les premières gorgée sont super agréables et très surprenantes mais au final petit déséquilibre entre le piquant et la légèreté du corps.
Voilà au final 43 bières goûtées en une semaine, je ne sais pas su je dois être fière ou honteuse! En tout cas, je me sens très professionnelle, c’est déjà ça!
Quelques perles à retenir de mon voyage:
- Ipanema de Sants
- Aupa Tovarisch (Lagavullin edition) de chez Laugar Brewery
- Mademoiselle du Mont Salève
- Maple Walnut Stout de chez Berliner Bierfabrik
- Smoke Signals de Stillwater et Siren
- Sur Amarillo de chez To Ol.
Merci à Enric, Mikel, Quique, Delia et Joan pour leur accueil!
Je terminerai par quelques images filmées depuis l’intérieur du festival. Plongez-vous dans l’atmosphère de BBF :
Marie De La Violette
mars 29, 2015 at 7:00 pm
L’ustensile utilisé dans le fameux bar de barcelona n’est pas une carafe à décanter mais un porró qui est traditionnel en catalogne pour boire à la régalade généralement les vins doux.
Ayant un pub où je ne propose que des bières artisanales catalanes j’ai été très déçu par la machine à fric surtout quand on connaît le principe de fonctionnement du fest et surtout le fait de ne pas vraiment pouvoir rencontrer librement les brasseurs n’ayant que des serveurs aux tireuses. Mais heureusement j’avais pris des rdv avec certains brasseurs avec qui j’ai pu goûter une impérial black rye ipa à 14 degrés totalement incroyable!!!
mars 29, 2015 at 10:56 pm
Merci pour l’info JMichel 😉
Je suis d’accord avec toi pour les brasseurs,,, C’était un peu trop juste dégustation et rien d’autre. Assez frustrant…
avril 4, 2015 at 10:17 pm
Bonjour
Venez à Aurillac sous pression
1° weekend d,octobre
Que des brasseurs des Charles et du blues
Voir le site pour infos
avril 4, 2015 at 10:19 pm
Pas des Charles des Harleys