Scientifique: l’étiquette plus importante que le goût de la bière
Le chemin est encore long pour rendre des lettres de noblesse à la bière et ce, même aux États-Unis, pays du renouveau de la bière artisanale. Une étude menée à bien par l’Association américaine des économistes du vin publiée en août 2014 a démontré que le goût n’est pas le premier critère de préférence d’une bière.
L’étude relayée par le magazine Money que la marque et l’étiquette de la bière joue le plus grand rôle dans la fidélisation des consommateurs. Pour la marque, les efforts marketing et publicitaires sont ses principaux composants. En revanche, la présence de l’étiquette en tant que critère majeur de fidélisation est beaucoup plus inquiétante. Au delà même du premier achat, ce serait un critère de ré-achat plus important que le goût et la qualité du produit. Cet enseignement fait tout de même froid dans le dos à l’heure où notre réglementation offre des souplesses indéniables aux marketeurs. Tandis que le bénéfice est aujourd’hui prouvé scientifiquement, on comprend mieux pourquoi certaines arnaques existent. Rien ne l’interdit après-tout.
Pour parvenir à ces conclusions, l’équipe de recherche a proposé 3 échantillons à des cobayes, dont 2 d’entre-eux étaient similaires. Dans la quasi-totalité des cas, les testeurs n’ont pas pu identifier la bière différente. Les zythologues ont du travail ! Plus frappant encore, certains des testeurs s’étaient déclarés adeptes d’une bière avant l’expérience et ont finalement préféré une autre bière. Notez que les bières testées pour cette expérience étaient des lagers commerciales : Czechvar (République-Tchèque), Heineken (Pays-Bas) et Stella Artois (Belgique).
Selon les chercheurs, le marketing et l’emballage génèrent de la loyauté envers une marque et une différenciation de l’expérience de consommation. En d’autres mots, nous n’achetons pas les bières pour leur goût mais pour leur étiquette, leur logo, leur publicité.
Le magazine Money souligne que les conclusions seraient similaires pour le vin d’après une autre étude sur la commercialisation du vin. Les bouteilles avec des noms complexes à éloquer se vendraient beaucoup mieux.
Cependant, on peut se dire que les conclusions auraient été différente avec un échantillon de bière artisanale dont le goût dispose de plus d’ADN. Aussi, le fait que les testeurs n’ait pas pu reconnaître le goût des bières ne signifie pas que vous n’auriez pas pu le faire, votre palais est peut-être plus développé. Malgré tout, je reste convaincu que les conclusions auraient été proches si les chercheurs avaient remplacé les lagers commerciales par trois American Pale Ale houblonnée au Citra, Simcoe. La publicité s’éclipsant peut-être pour mettre en exergue le rôle du packaging. Les efforts de communication des brasseries artisanales sont moins importants que ceux des brasseries industrielles qui nous martèlent de messages publicitaires à longueur de journée. A mon avis, la composante « marque » s’atténuerait au profil de la composante « étiquette » dans le monde de la bière artisanale.
Quoi qu’il en soit, nous sommes loin de l’utopie où le goût ferait la loi. A l’heure d’aujourd’hui, il est plus que nécessaire de disposer de packaging professionnels et d’un marketing soigné pour vos bières. Pensez à contacter notre agence de communication pour travailler vos designs et votre marketing.
une: beer label shutterstock