Dossier spécial India Pale Ale: mythe, légende et dégustations
L’India Pala Ale est un style de bière à fermentation haute d’origine anglaise qui tire sa particularité par l’utilisation de houblon en quantité. Le houblon est à la bière ce que les épices sont à la cuisine, l’IPA étant à la bière ce qu’un tajine pimenté est à la cuisine.
L’histoire de l’IPA est vraiment trouble, ces bières auraient été développées au XVIIIe siècle pour l’exportation, notamment pour approvisionner les troupes coloniales britanniques en Inde. Leur plus forte contenance en alcool et en houblon leur permettrait de mieux se conserver durant le long voyage que les ales classiques.
Mais est-ce la vraie histoire ? Nous allons tenter de répondre à cette question dans la première partie de ce dossier avant de traiter les différentes déclinaisons d’India Pale Ales.
Que savez-vous réellement des IPA ?
Ces bières, dont la consommation ne cesse d’augmenter depuis la fin des années 2000, méritent que l’on approche le sujet d’un peu plus près. Effectivement, les amateurs de houblons que vous êtes n’ont certainement pas fait l’impasse sur ce type de produits dont voici quelques exemples : Chouffe ÏPA, Punk IPA, Fuller’s IPA ou encore Stone IPA. On retrouve les India Pale Ales dans les brasseries du monde entier bien que leurs origines soient anglaises et que leur renaissance soit américaine.
Retraçons justement les origines de l’IPA pour s’apercevoir que le mythe est clairement bancal.
La Légende, le mythe de l’IPA
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Si vous effectuez quelques recherches sur le sujet, on évoquera à n’en pas douter les anglais, le XVIIIème siècle, l’Inde etc. En mixant le tout on obtient quelque chose comme ça : « Au XVIIIème siècle, les colons anglais expatriés en Inde ont soif. Cependant les bières envoyées par la cour d’Angleterre n’arrivent que très rarement dans l’état espéré, la chaleur et les conditions de conservations dégradent fortement le produit. C’est alors qu’intervient Hodgson, le Panoramix version British, c’est lui qui sera à l’origine du produit bientôt révolutionnaire. Il invente alors « par hasard » cette bière au caractère bien trempé qui, grâce aux vertus de l’alcool et du houblon en matière de conservation résistera aux 4 longs mois de voyage entre l’Angleterre et l’Inde : ainsi les IPA sont nées »
Le mystère autour de l’inventeur de l’IPA
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C’est bien joli tout ça, on a presque envie de mettre une photo de gravure en illustration. Cependant, l’histoire est plus compliquée qu’elle ne semble l’être. Martin Cornell, célèbre zythophile anglais, évoque dans un article de son blog, les principaux événements ayant eut lieu durant le XVIIIème siècle. On découvre qu’Hodgson, idolâtré par les contemporains n’est pas vraiment l’inventeur de l’India Pale Ale. Des informations circulaient à l’époque quant aux vertus du houblon en matière de conservation, déjà bien avant qu’Hodgson se mette à exporter vers l’Inde (les brasseurs savaient en 1760 que l’ajout de houblon était absolument nécessaire pour l’envoi dans les pays chauds tandis que les bières d’Hodgson n’ont été envoyées qu’en 1793). D’autres brasseries que celle d’Hodgson livraient leur Porter et leur Pale Ale à l’Inde dès 1784. Hodgson livraient ces mêmes styles de bière en 1793. De plus, nous n’avons aucune preuve que le produit exporté en 1793 par Hodgson ait été différent de celui vendu communément dans Londres. Il n’y a rien qui dit que les bières envoyée par Hodgson en Inde étaient plus houblonnées. La première véritable trace connue de l’IPA date de 1817 où une brasserie londonienne a brassé une « pale ale préparée pour les climats de l’est et de l’ouest de l’Inde » mais on ne connait pas la recette. La première bière appelée officiellement « pale ale pour le marché Indien », visiblement ce que l’on appelle aujourd’hui IPA, date de 1835.
En 1869, William Molyneaux déclarait qu’Hodgson était l’inventeur de l’IPA et le premier à brasser des pale ales. Cependant, nous sommes certain que la brasserie Bow détenue par Hodgson n’était pas la première à brasser des pale ales. En fin de compte, le fameux Hodgson était certainement un des premiers à exporter des pale ales en Inde et c’était certainement le plus populaire d’entre eux. Malgré tout, il est évident qu’Hodgson n’a pas fait cette découverte. Si en 1835 nous savons qu’une bière a été envoyée et désignée comme bière pour le climat indien, cela ne prouve pas que la pale ale envoyée en 1793 par Hodgson était une pale ale de la sorte.
Il existe un vrai flou autour de l’inventeur de l’IPA mais ce n’est certainement pas le fameux Hodgson. Mais ce n’est pas tout, le mythe en lui-même est bancal. La légende qui dit que l’ajout de houblon fût vital pour les bières autrefois envoyées en Inde est-elle vraiment juste ?
L’ajout de houblon était-il vraiment nécessaire ?
Une autre théorie que l’auteur contrecarre est celle selon laquelle seules les IPA pouvaient résister aux 4 mois de voyage vers l’Inde. En effet, la bière la plus populaire au 18ème siècle à Londres était sans doute la Porter. Hors, il semblerait que le Porter résistait très bien aux longues et difficiles conditions de voyage vers l’Inde.
Finalement, l’ajout de houblon en quantité était-il « nécessaire » pour résister au long voyage ? Jetons un œil sur ce qu’écrit Joseph Bank dans son journal de bord en 1769 :
C’était ce jour, 12 mois après mon départ d’Angleterre, par la faute de ce morceau de fromage de Cheshire qui avait été pris dans un casier où il était préservé pour l’occasion et d’un tonneau de Porter qui s’est révélé excellemment bon, que nous avons vécu comme un homme anglais et que nous avons bu à la santé de nos amis d’Angleterre.
Joseph Banks s’était engagé dans un voyage d’une durée supérieure à un an. Si une simple porter demeurait « excellemment bonne » au bout d’un tel périple, pourquoi inventer spécialement une bière qui résisterait à un voyage de 4 mois ? Tout cela ne tient pas vraiment debout. Le fait qu’Hodgson eut été un grand marchant au XVIIIème siècle ne peut lui valoir la paternité de l’IPA. Il vendait certes des bières, mais rien ne prouve qu’il en soit le pionnier, le précurseur.
Enfin, un autre mythe est de penser que de nombreux litres de bières étaient exportés vers l’Inde au 19ème siècle. En fin de compte, seuls 9 000 barils par an étaient envoyés. Nous sommes bien loin des 2 000 000 de barils produits à l’époque pour le marché londonien puisque ces bières pour l’Inde ne représentaient que 0,45% de la production.
Mais qui est alors l’inventeur de cette ambroisie ? Nous ne pouvons pas assimiler avec certitude, l’invention à un nom. Nous disposons de quelques indices, de quelques faits mais être définitif sur le sujet ne relèverait pas du sérieux.
Les différentes India Pale Ale
L’India Pale Ale n’aime pas faire les choses simplement car le houblon n’est pas quelque chose de simple. Qu’on se le dise l’IPA adore les paradoxes. En fin de compte, elle est elle-même un paradoxe. Elle est plus houblonné pour permettre sa conservation tandis que ses propres saveurs houblonnées n’aiment ni la chaleur, ni le temps et ont tendance à disparaître après quelques semaines. La fraîcheur des IPA est d’ailleurs un point que nous aborderont d’ailleurs dans un prochain dossier. En attendant, pour compléter ce paradoxe, faisons un tour des différentes IPA existantes.
De nos jours quand on parle d’IPA, nous sommes bien loin de l’époque coloniale et de l’Inde. Nous en sommes même très loin. En terme de dégustation, l’India Pale Ale réfère à une bière plus houblonnée que les autres. Toutes les bières sur-houblonnées, peu importe le reste des ingrédients ou les méthodes de fabrication utilisés sont considérées comme des IPA. Pourtant, le houblon n’est qu’une des matières premières de la bière. De plus, les variétés de houblons sont colossales, il en existe plus de 500. Le parallèle avec les épices est vraiment intéressant. C’est comme si par houblon vous entendiez épices et que vous regroupiez le poivre, la cannelle, le gingembre, le cou de girofle, le thym ou encore le piment dans la même désignation. En fin de compte, la famille IPA regroupe des bières d’une diversité elle-même sans limites qui se distinguent par les variétés de houblons utilisés, les malts utilisés, les levures utilisées et les méthodes de brassage. Des styles de bière différents dont les traits sont aujourd’hui déterminés pour seulement trois sous-famille. On retrouve aujourd’hui l’English IPA, l’American IPA et l’Impérial IPA (aussi appelée Double IPA ou DIPA).
Voici une définition technique de ces 3 sous-styles par le BJCP.
English IPA
Un arôme de houblon modérée à modérément élevé, une nature florale, terreuse ou fruitée est typique bien que l’intensité du houblon est généralement plus faible que dans les versions américaines. Un arôme légèrement herbacé, sec est acceptable mais pas obligatoire. Une présence de malt caramel ou grillé modérée est fréquente. Arômes de peu à modérément fruitée donnés par les esters (levures) ou par les houblons. Certaines versions peuvent avoir une des notes sulfureuses bien que ce trait ne soit pas obligatoire.
La couleur de l’English IPA varie de l’ambrée dorée au cuivrée mais la plupart d’entre-elles sont pâles voire légèrement ambrées. Elles doivent être limpides, bien que les versions non filtrées et avec un houblonnage à cru peuvent être troubles. La tenue de mousse doit être persistante de couleur blanc cassé.
Les saveurs du houblon sont moyennes à élevées avec une propension à affirmer l’amertume du houblon. Elles sont similaires à l’arôme (florales, terreuses, fruitées, et/ou légèrement herbacées). Les saveurs de malt sont moyennes mais doivent être perceptibles, agréables et soutenir l’aspect houblonné. Le malt doit montrer un caractère anglais et être un peu brioché, biscuité, grillé, comme le toffee et/ou le caramel. Malgré le caractère houblonné typique de ces bières, les saveurs de malt, le corps et la complexité soutiennent le houblon et fournissent le bon équilibre. De très faibles niveaux de diacétyle sont acceptables et le côté fruité issu de la fermentation ou du houblon ajoute de la complexité à l’ensemble. La finale est moyennement sèche, l’amertume peut s’attarder en arrière-goût mais ne doit pas être intense. Parfois un goût d’alcool peut être noté dans les versions plus fortes. Le goût de chêne ou de copeaux est inapproprié dans ce style.
Impression générale : L’English IPA est houblonnée, pale et modérément forte, elle présente des caractéristiques combinant l’utilisation de malts, de houblons anglais ainsi qu’une levure de style anglaise (ale). Dispose de moins de caractère houblonné mais de plus de caractère malté que les versions américaines .
Exemples commerciaux :
- Meantime India Pale Ale
- Fuller’s IPA
- Summit India Pale Ale
- Samuel Smith’s India Ale
American IPA
Un important à intense arôme de houblon avec un caractère d’agrumes, floral, parfumé, résineux, de pin et/ou fruité dérivé du houblon américains. De nombreuses versions sont sèches, houblonnées et peuvent avoir un arôme herbeux supplémentaire, même si ce n’est pas nécessaire. Certaines douceurs maltées propres peuvent être trouvée mais doivent être moins intenses que dans les English IPA. Des fruits, soit à partir des esters ou des houblons, peuvent également être détectés dans certaines versions, bien qu’un caractère de fermentation neutre est également acceptable. De l’alcool peut être noté.
La couleur varie du doré au cuivre rougeâtre, certaines versions peuvent avoir une teinte orangée. Elle doit être limpide bien que les versions houblonnées à cru peuvent être trouble. La mousse varie entre le blanc et le blanc cassé, elle est persistante.
Le goût du houblon est moyen à élevé, et doit refléter un caractère de houblons américains avec des aspects d’agrumes, floraux, résineux, fruités. Moyenne à très forte amertume venant du houblon. Cependant le malt doit soutenir le fort caractère houblonné et permettre un bon équilibre. Les saveurs de malt doivent être faibles à moyennes et sont généralement propres et douces. Cependant un peu de caramel ou de saveurs grillées sont acceptables à des niveaux faibles. Pas de diacétyle. Un côté fruité est acceptable mais pas nécessaire. L’amertume peut s’attarder dans l’arrière-goût mais ne doit pas être écœurante.
Impression générale : Résolument houblonnées et amère. L’American IPA est la version plus costaud de l’American Pale Ale (APA).
Exemples commerciaux :
- Sierra Nevada Celebration Ale
- Dogfish Head 60 Minute IPA
- Anchor Liberty Ale
Imperial IPA
Un arôme dominant à intense de houblon qui peut venir de l’utilisation de houblons nobles, anglais ou américains (un caractère d’agrumes est presque toujours présent). La plupart des versions sont houblonnée à froid et peuvent avoir un arôme résineux ou herbeux supplémentaire même si ce n’est pas absolument nécessaire. Une certaine douceur maltée peut être trouvée en arrière bouche.
Couleur qui va du dorée au moyennement cuivrée avec certaines versions qui ont une teinte orangée. Elle doit être limpide bien que les versions non filtrées et houblonnées à sec peuvent être troubles. La tenue de mousse doit être blanche et persistante.
Les saveurs de houblon sont fortes, complexes et peuvent refléter de l’utilisation de houblons nobles, américains et/ou anglais. L’amertume est intense bien que le malt balance le fort caractère houblonné de manière équilibré. Le goût de malt doit être faible à moyen, on trouve toutefois une saveur de caramel ou des saveurs grillées en quantité faible. Pas de diacétyle. Une longue amertume persistante est habituellement présente en arrière goût mais ne doit pas être forte.
Impression générale : Pale ale intensément houblonnée sans une grosse saveur de malt par rapport à un Barley Wine americain.
Exemples commerciaux :
- Stone Ruination IPA,
- Rogue I2PA,
- Dogfish Head 90-minute IPA,
Dégustation horizontale d’IPA
Nous avons terminé avec les descriptions techniques des trois grands styles d’India Pale Ales actuellement reconnus par le BJCP. Il y a quelques mois, nous nous étions amusés à faire une dégustation horizontale de ces différentes IPA à l’occasion d’un concours. Une dégustation durant laquelle Thomas compare une English IPA, une Imperial IPA venant de la côte Ouest des USA, une American IPA venant de la côté Est des USA et une Belgian IPA.
Cependant, tout va très vite et on trouve aujourd’hui de nouveaux styles d’IPA pas encore reconnu par le BJCP :
- Belgian IPA qui est une bière utilisant généralement des houblons américains et des levures belges. Elles sont généralement très pétillante, forte en alcool avec des arômes de banane et de clou de girofle parfaitement mélangé avec les arômes d’agrumes donnés par les houblons américains.
- Black IPA que l’on appelle également Cascadian Dark Ale est une IPA utilisé des malts rôtis lui conférant des notes maltées, torréfiées puissantes
- Red IPA qui est un mélange de IPA et de l’Irish Rel Ale avec des notes caramélisées plus importantes que dans l’English IPA.
- White IPA qui est une bière de blé utilisant des houblons américains de façon intense. Elle est plus houblonnées et alcoolisées que l’American Wheat Ale.
- India Pale Lager, c’est le dernier à la mode, c’est une bière de fermentation basse (Lager et non pas Ale) utilise des houblons américains de façon plus abondante que la traditionnelle Lager globalement plutôt sur le malt.
L’imagination des brasseurs est sans limites et le houblon a le vent en poupe. Finalement, j’en viens souvent à me demander si ces IPA ne sont finalement pas un produit différent des bières. L’IPA ne mérite-t-elle pas d’être reconnue comme quelque chose de différent ? Mérite-t-elle d’être confinée dans 1 catégorie et 3 sous-styles ? De la même manière que les anglais distinguaient finalement les « ales » des « bières » à l’époque ou le houblon est arrivé dans la bière. Étant donné l’explosion des India Pale Ales, un zoom sera forcément nécessaire à un moment donné pour clarifier ce qui est en train de devenir, un véritable capharnaüm, un fourre-tout dans lequel on commence à avoir du mal à se retrouver.
Avant de terminer ce dossier spécial India Pale Ale, terminons en beauté de la même manière qu’une IPA se conclut par le prestigieux houblonnage à cru.
Le Houblonnage à cru (dry-hopping)
On retrouve presque chez toutes les classiques du genre le côté floral du houblon, une bouche herbacée qui résulte parfois d’un houblonnage a cru. Le procédé est utilisé pour favoriser l’arôme du houblon à son amertume. Mais attention à ne pas se méprendre, les IPA ne sont pas toujours des bières ultra-amères pour les drogués du houblon. Selon ce qu’ils veulent, les brasseurs font parfois ressortir le profil aromatique (houblonnage en fin d’ébullition et dry hopping) pour créer une bière très fruitée.
N’en déplaise aux détracteurs de la bière ne connaissant que les lagers commerciales au profil très malté, on se retrouve avec une bière pleine d’abricot, de mangue, de pamplemousse ou encore de fruit de la passion. De quoi faire chavirer le cœur de bien plus d’un détracteur.
La technique est simple, elle consiste en l’ajout de houblon après la fermentation primaire à froid, pour exploiter au maximum le pouvoir aromatique du houblon. Il existe dès lors un risque de contamination de votre bière durant le procédé, et même si le houblon possède des pouvoirs aseptisant, il reste important d’utiliser un matériel stérile.
Cette technique permet ainsi la création d’IPA au goût plus prononcé, on ne reste plus sur une bouche exclusivement herbacée plutôt monotone. Il faut cependant préciser que le houblonnage à cru est souvent utilisé par les brasseurs, mais il n’est pas critère incontestable dans la production d’India Pale Ale.
Ce dossier spécial IPA ne peut se terminer sans que je vous demande votre style préféré d’India Pale Ales ? Vous pouvez bien évidemment me donner des exemples commerciaux qui vous ont surpris. Amis brasseurs, quels types d’IPA aimez-vous brasser et quel type de houblon utilisez-vous généralement en aromatique ? Avec quels houblons aimez-vous houblonner vos bières à cru ?
Enfin, rien ne remplace la dégustation entre amis. Organisez des dégustations verticales pour tester la fraîcheur, organiser des dégustations horizontales pour tester les matières premières et échangez entre amis sur votre ressentis. Nous disposons d’une centaine d’India Pale Ales sur Happy Beer Market si vous souhaitez vous exercer.
Enfin pour en savoir plus sur l’IPA, il existe aussi plusieurs livres dont celui ci :
Une: Ancient Ship on ShutterStock
Dossier réalisé communément par Pierre, Vivien et Thomas
juillet 31, 2014 at 12:48 am
« Moyenne-forte à très forte amertume du houblon bien que l’épine dorsale de malt »
ça sent la traduction google non?
juillet 31, 2014 at 12:56 am
Notre source pour la dégustation est le BJCP évoqué dans l’article. Cette phrase est mal traduite en effet, je vais corriger ça. Merci de me l’avoir noté Cyril.
juillet 31, 2014 at 12:58 am
La De Struise Ignis and flamma n’a de belgian ipa que le lieu où elle est produire, cette bière est brassée avec des houblons américains et une levure US, pas vraiment le bon exemple pour votre dégustation horizontale.
juillet 31, 2014 at 1:07 am
Es-tu sûr pour la levure de l’Ignis et Flamma, il me semble qu’il s’agit bien d’une levure belge. Cette dégustation est ancienne donc je n’ai plus le goût en bouche. En tout cas, elle est bien considérée partout comme une Belgian IPA.
juillet 31, 2014 at 1:15 am
Oui urbain me l’a confirmé lors d’une discussion, « pour faire sortir le houblon pas de secret il faut utiliser une levure neutre » svea ipa, ignis et eliot sont brassées avec de l’us
juillet 31, 2014 at 1:11 am
D’ailleurs le style belgian ipa est un peu une sous catégorie, et en belgique il n’y a pas beaucoup de veritable belgian ipa (levure belge) on peut citer la Chouffe houblon, l’hopus, la carolus hopsinjoor, la duvel tripel hop, certaines sont a mis chemin entre la belgian strong ale et la belgian ipa.
Ce style existe en revanche beaucoup au état-unis, il suffit de prendre une recette d’ipa classique et de changer la levure pour une souche belge, ici les exemples ne manque pas, stone cali belgique ipa, greenflash le freak, pizza prt belgian ipa, cigar city coaster belgian ipa …..
juillet 31, 2014 at 4:45 pm
C’est également ce que j’ai constaté depuis le Canada, beaucoup de Belgian IPA et notamment mes deux dernières dégustation sur le site: la Catherine Wheel par Bellwoods et la Dernière Volonté par Dieu du Ciel!.
Les deux étant franchement des réussites.
juillet 31, 2014 at 12:17 pm
excellent dossier, merci.
août 1, 2014 at 4:13 pm
« Ce style existe en revanche beaucoup au état-unis, il suffit de prendre une recette d’ipa classique et de changer la levure pour une souche belge » voila tu as tout résumé.
C’est vrai qu’en belgique la levure est si importante qu’elle a tendance à masquer le coté houblonné de certaines bières bien chargées en houblon
août 2, 2014 at 2:05 pm
Bel article, si je me permettre de mettre un lien vers une page très intéressant en anglais sur l’histoire britannique des IPA’s pour compléter le votre :
http://www.breweryhistory.com/journal/archive/111/bh-111-063.html
août 4, 2014 at 1:46 pm
J’ai pu goûter récemment une excellente Export India Porter de la brasserie Kernel de Londres, ça se pourrait rentrer dans la catégorie des Black IPA (peut être est-ce en fait une appellation alternative pour désigner la même chose) mais j’ai l’impression qu’elle est encore plus poussée sur les malts grillés, et bien entendu très houblonnée, un délice!
août 6, 2014 at 11:42 am
Superbe article MERCI
SI l’ appellation de l’IPA est obligatoirement une pale ale pour le marché Indien?
Laissons la paternité de cette bière aux Anglais. Mais….
Histoire d’aborder cela sous un autre angle (un tantinet provoc)
Les bières houblonnées (type IPA ) quels en sont les inventeurs?
Après que l’abbesse Hildegarde von Bingen en 1070 découvre l’importance du houblon.
Qu’à cette époque la bière était forcément de fermentation haute.
Ne croyez vous pas que bon nombre de brasseur fabriquaient de l’IPA?
Même si elles n’étaient pas destinées au marché Indien.
En France
1409 création de l’ordre du houblon. Le but étant de promouvoir l’utilisation du houblon pour son amertume, son arôme mais aussi pour son pouvoir d’aseptiser la boisson.
1er avril 1435 premier texte officiel Français dans lequel figure le mot « bière »
Vers 1489 on va transformer le nom de la communauté des cervoisiers en « communauté des cervoisiers et faiseurs de bière » et faiseur de bières.
Dans la bière l’ajout de houblon étant obligatoire (à cette époque)
Sources: Un bonheur de bière de Nathalie Beaudoin. Editeur Jacques Marie Laffont
Les bières de cette époque n’étaient-elles pas toutes des IPA?
Désolé je ne peux pas vous dire quelles sont mes IPA préférées.
Je n’aime pas ce style de bière. Au-delà de 50 EBU je n’éprouve plus de plaisir dans une dégustation.
Toutes mes excuses auprès des Ayatollahs de l’Humulus Lupulus
janvier 27, 2018 at 1:29 pm
« Les bières de cette époque n’étaient-elles pas toutes des IPA? »
Non.
Vous faites fausse route.
1. Les IPA ne sont pas des bières « houblonnées » par opposition aux cervoises ne contenant pas (ou très peu) de houblon, et assaisonnées à l’aide d’un gruit… ça, c’est, en anglais, la rupture entre les « ales » (cervoises) et les « beers » (bières assaisonnées exclusivement au houblon) au VVIIe Siècle.
Les IPA sont simplement des bières *plus houblonnées que la moyenne* de leur époque. A partir de là, l’essentiel de votre théorie s’effondre.
2. De plus dans IPA, il y a un P pour « pale ». Les premiers malts clairs en termes de couleur – séchés sur feu de paille, puis plus tard, de coke – sont mis au point au Royaume-Uni autour de 1600, soit bien plus tard que tout ce que vous évoquez, qui n’étaient du coup fatalement pas des bières pâles.
août 6, 2014 at 2:40 pm
ça fait un moment que toutes ces questions sont (plus ou moins) réglées et que tout est documenté.
ce pseudo-mythe des ipa est une discussion typiquement française où on balance et se la raconte avec des fausses idées qu’on a entendu à gauche à droite, et du coup qu’on entretient, et qu’on met finalement 10 ans à redécouvrir … ce qui est fait dans cet article (partiellement car l’histoire est bien plus longue et complexe que ça).
les français ont une très grande peine à regarder ce qu’il se passe en dehors de leur langue natale et donc préfèrent faire les malins à coup de fausses idées …
le sujet est effectivement pas bien documenté en français, mais bon, bref, il suffit par exemple de lire un des derniers livres sur le sujet qui retrace un peu tout ce qu’on connaît sur le sujet :
http://www.brewerspublications.com/books/ipa-brewing-techniques-recipes-and-the-evolution-of-india-pale-ale/
ça donnera les compléments d’informations à ce qui est entamé dans cet article, pour ceux qui veulent connaître l’histoire complète.
janvier 27, 2018 at 1:32 pm
Une discussion typiquement française ? Ben voyons , c’est pas comme si Martyn Cornell et Ron Pattinson s’étaient fait copieusement incendier dans le monde anglo-saxon, et ce pendant des années, quand ils ont eu l’outrecuidance de remettre en cause la version « officielle » de l’histoire des IPA en arrivant avec des faits documentés, hein ? :oD
février 18, 2015 at 12:40 am
Pouvez-vous me dire les sources qui sont utilisés pour cet article? J’aimerais citer votre blog dans un travail, mais il faut que je connaisse les sources pour cela. L’article est vraiment bien rédigé et très intéressant.
février 20, 2015 at 11:28 am
Bonjour !
Je peux vous faire parvenir mes sources quant à l’histoire de l’IPA, les articles sont en anglais et je ne sais pas si une traduction existe. Si vous avez des difficultés pour les lire, n’hésitez pas à me contacter !
https://zythophile.wordpress.com/false-ale-quotes/myth-4-george-hodgson-invented-ipa-to-survive-the-long-trip-to-india/
https://zythophile.wordpress.com/2008/11/19/ipa-much-later-than-you-think/
https://zythophile.wordpress.com/2010/03/29/the-first-ever-reference-to-ipa/
mars 20, 2015 at 10:56 pm
@lisfqlkrgjqrgb rien a voir avec un mythe typiquement Francais. A New York on te raconte aussi cette histoire des Anglais qui avaient soif en Inde…
août 7, 2015 at 11:39 pm
Il fait très chaud dans le Sud-Est…. et j’aimerais tellement mettre la main sur le Founders All-Day IPA, très léger, que j’ai découvert aux États-Unis il y a 15 jours! Fruitée à souhait, désaltérant. Atypique par le teneur en alcool. http://foundersbrewing.com/our-beer/all-day-ipa/
août 23, 2017 at 4:04 pm
Hello. Super article.
Je rentre d’un mois aux Etats-Unis et ma préférée fut la Goose IPA. Mais au fût ou en bouteille sur place. Celle que j’ai achetée ici en Europe était moins typique, moins parfumée, mais délicieuse malgré tout.
Santé !
janvier 27, 2018 at 1:50 pm
Bon article mais il manque un élément majeur qui faisait que les IPAs britanniques des XVIIIe et XIXe Siècles supportaient le voyage, et qui s’applique aussi aux porters, stouts etc, de l’époque…
En 1904, un certain N. Hjelte Claussen, chercheur des laboratoires Carlsberg – qui avaient mis au point et mis à disposition de tous en 1883 la méthode de propagation de souches de levures pures qui est une pierre angulaire du brassage moderne – est allé communiquer à l’Insitute of Brewing à Londres une découverte capitale.
Les brasseurs britanniques, à ce stade, n’avaient pas adopté la méthode des souches de levures pures, parce qu’ils ne retrouvaient pas le « goût britannique » qu’ils attendaient, surtout des bières vieillies quelques semaines ou plus. Et Claussen avait découvert la raison : les brettanomyces, type jusqu’alors inconnu de levure, étaient présents de manière endémique dans les installations des brasseries britanniques, et prenaient le dessus pendant la garde. Claussen suggérait donc aux brasseurs britanniques de travailler avec deux souches pures, une de saccharomyces et une de brettanomyces.
Ce que cela nous indique concernant les IPA, stock ales, stouts, porters, etc. de l’époque, c’est que les brettanomyces étant ce qu’elles sont, ces bières étaient très fortement atténuées – mais pas forcément acides: en l’absence d’oxygène, les brettanomyces ne produisent pas d’acide acétique – même les sucres complexes comme les dextrines ayant été convertis en alcool.
Et qui dit pas de sucres résiduels, dit pas de redémarrage de fermentation sous l’effet de la chaleur des régions tropicales, donc pas de barriques qui fuient ou éclatent, et surtout pratiquement pratiquement pas d’oxydation à chaud donnant des goûts de carton mouillé ou de madérisation.
La dose supplémentaire de houblon, tout comme le taux d’alcool (qui n’était justement pas si élevé pour les IPAs), est donc *un* facteur de la bonne conservation de ces bières, mais pas le seul.
janvier 27, 2018 at 1:51 pm
PS: le compte-rendu de la communication de Claussen en 1904 est ici : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/j.2050-0416.1904.tb04656.x/epdf