La Science Infuse, un concept unique en France

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Pourquoi unique ?

Effectivement la Science Infuse n’est pas une brasserie « comme les autres ». Il faut savoir qu’à la fin des années 90, début 2000 grâce à Frédéric Sannier (professeur en biotechnologie à La Rochelle) et à de longs efforts procéduriers, que la première brasserie universitaire de France a pu voir le jour.

Le projet est simple, il est de permettre à n’importe quel individu d’accéder à une formation professionnalisante pour perfectionner ses méthodes ou tout simplement apprendre le fonctionnement étape par étape de la fabrication de la bière. Le projet était de créer une plateforme servant à la fois à la formation universitaire initiale (Master de Biotechnologies qui dure a minima 3 ans) et à la formation continue (diplôme universitaire (DU) Opérateur de Brasserie créé en 2008). Ces deux publics ont la possibilité de toucher le produit et de créer la bière nommée Science Infuse.

Fonctionnement et Equipement

Evidemment cette brasserie n’est pas un commerce et n’a aucun but lucratif, les seuls bénéficiaires sont ceux qui participent à la formation. Les bénéfices dégagés par la commercialisation de ces bières sont immédiatement réinvestis dans les équipements et les outils d’analyse qui font par ailleurs gage de qualité des formations Master et DU.

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Ici une partie des installations nécessaire à l’embouteillage et à l’étiquetage

L’élève n’est donc pas simple spectateur du processus, il en est un acteur à part entière. Les machines et instruments ne servent pas uniquement à fabriquer le produit, chaque étape est analysée, de nombreux tests sont réalisés pour vérifier la qualité du produit.

Frédéric Sannier nous a également présenté ce qui a permis la réussite du projet à l’aide d’une analogie assez intéressante : le tabouret à 4 pieds ! Pour que celui ci tienne debout, il lui faut 4 pieds solides :

  1. Les connaissances scientifiques et techniques liées à la fabrication de la bière,
  2. L’utilisation de matériel professionnel,
  3. Etre capable de fabriquer un produit de qualité, reconnu par la profession (ne pas hésiter à se confronter aux « vrais » brasseurs dans les concours (St Nicolas de Port, Salon de l’agriculture…),
  4. et enfin communiquer sur les trois premiers points.

Si les 4 pieds n’ont pas la même hauteur ou pire, s’il en manque un, on pourra tourner le tabouret dans n’importe quel sens, il restera bancal.

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Fréquentation et réputation

Aussi l’enseignement dispensé n’est pas uniquement réservé aux brasseurs de carrière ou aux scientifiques (pour vulgariser le terme). Le DU peut compter parmi ses candidats, des jeunes entrepreneurs désireux de se lancer dans la brasserie ou des brasseurs en activité qui cherchent à se perfectionner. On est parti d’une demi-douzaine de curieux la première année jusqu’à 39 aujourd’hui en 2014, nous confie F. Sannier.

Effectivement la formation peut se vanter d’être à l’origine d’une quarantaine de brasserie :

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La goutte d’or à Paris (présente par ailleurs à la Paris Beer Week : http://www.brasserielagouttedor.com/)

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La Rente Rouge à Chargey les Gray en Franche-Comté (http://larenterouge-brasserie.fr/fr/)

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La brasserie de l’Ardèche Méridionale qui produit la Ceven’Ale (http://www.cevenale.fr/)

Les produits : notre avis

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La triple spéciale : à la base bière de Noël, puis renommée bière triple spéciale, très épicée comme la tradition le veux, on lui soupçonne notamment quelques notes de coriandre avec une fin de bouche qui touche à l’orange, un peu dans le style d’une Martin’s Pale Ale. Ses 7% lui apporte une certaine rondeur en bouche.

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La triple : On lui retrouve les classiques belges, du 8% pour l’alcool et du candy bien prononcé pour la bouche. On est tout de suite attiré par le côté herbacée qui nous ramène encore aux saveurs des triples belges. Sa réputation n’est plus à faire, en 2012 elle a reçu la médaille d’argent récompensant les meilleures bières blondes de fermentation haute au Concours Général Agricole de Paris.

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La Pils : elle résulte d’une fermentation basse qui nous amène sur une bière loin des classique du genre, on est plutôt sur une pils ambrée avec des saveurs de girofles avec une fin de bouche relativement peu houblonnée. On a particulièrement été surpris par l’originalité de ces bières, on attend de l’ordinaire presque du commercial et on tombe sur quelque chose toujours inattendu avec de nombreuses subtilités.

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La Blanche : ce type de bière n’attire généralement pas notre sympathie (Jean et Moi) mais il faut avouer que cette blanche n’a pas à rougir (ohoh une boutade !) face à ses concurrents. On est sur une bière maîtrisée avec des arômes d’orange, on sent bien les épices et une fin de bouche légèrement citronnée.

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Et pour finir, l’exclusivité Happy Beer Time : La New Hope.

Les cinéphiles auront noté le clin d’œil, bien qu’involontaire, à la saga Star Wars. Tandis que nous amateurs de bières belges que nous sommes, saluons la qualité de cette bière. Elle est le fruit d’une longue recherche d’une dizaine d’année, on pourrait dire qu’on a gouté au bébé de F. Sannier et de sa brasserie. On ne fera pas impasse sur le houblon relativement présent en première bouche ni sur sa fin de bouche sucrée, on retrouve une saveur de sucre candy. On ne reste néanmoins pas sur une bière plate, on note plutôt le caractère puissant de ses 9% d’alcool ; pour vulgariser, c’est une IPA sans le vouloir qui déroge à la tradition, par son coté « sucré », et qui ne ferait pas parti de la tendance, c’est certain.

Et pour finir…

On s’attendait à une brasserie très scolaire produisant quelque chose d’assez stéréotypé ; on s’est retrouvé face à des produits de qualité supérieure (recelant quelques petites surprises épicées vous l’avez compris), face à une formation de qualité qui a déjà porté ses fruits (contrôle des produits, analyse des procédés) et face à un professionnel passionné, expérimenté, connaisseur que peut accueillir avec fierté l’université de la Rochelle.

Le côté formateur est vraiment essentiel, le mot d’ordre à la brasserie est la transmission du bon savoir. On laisse l’amateurisme de côté et on comprend le produit ; on est vraiment ravi d’avoir pu découvrir un enseignement pointu et professionnalisant dispensé dans un environnement habitué à l’aspect théorique. L’université de La Rochelle peut se vanter d’avoir créé une formation de qualité, précurseur et inédite en France.

Bref, les beerFriends, si vous voulez passer de l’autre côté du décor, le DU est fait pour vous, sinon passez au moins prendre une petite bière !

Rendez-vous sur le site de la Science Infuse pour plus d’informations :
http://science-infuse.univ-lr.fr/

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5 commentaires to “La Science Infuse, un concept unique en France”

  1. Première brasserie universitaire d’Europe ? Je ne crois pas…. De France peut-être. Si j’en crois la page de recherche de l’Université de Munich, c’est plutôt là-bas que se trouve la première brasserie universitaire d’Europe: Weihenstephan – Freising
    Search: http://tinyurl.com/qyocttp
    Brewery http://tinyurl.com/oxlyry8
    Spec (en allemand) http://tinyurl.com/pbf4nqa – install. Kaspar Schultz pour ceux que ça intéresse.
    Cursus (en allemand) http://tinyurl.com/onqr3qh

    • Pierre a dit :
      mai 28, 2014 at 4:04 pm

      Effectivement, vous avez raison. C’est un détail qui a son importance, il est possible que nous ayons mal interprété certains propos du brasseur. Je réctifie cela de suite, merci pour votre contribution !

  2. Institut Français de la Brasserie et de la Malterie commercialise également une bière : la Stan.

  3. Pierre a dit :
    mai 31, 2014 at 6:57 am

    Oui, je m’étais renseigné sur cet Institut. Ils proposent aussi des initiations à la microbrasserie qui ont l’air intéressant, ça vaudrait surement le coup d’aller visiter les locaux !

  4. Archibald a dit :
    juin 18, 2014 at 10:51 am

    La brasserie de l’IFBM est plutôt imposante : 20hl à quatre cuves, plusieurs fermenteurs de 20 à 40hl, une ligne d’embouteillage plus que performante (3.500b/h de mémoire). Le type d’installation qu’un micro-brasseur aimerait bien avoir entre ses mains.

    Pour avoir fait la formation micro-brasserie là-bas, je peux dire que c’est intéressant, surtout pour le côté pratique. Mais ce sont clairement des personnes qui font de la recherche pour les très gros brasseurs. Du coup il y a parfois des affirmations qui font mal (la levure c’est pas important, vous pouvez prendre n’importe laquelle (aaargh!)), des manques de connaissances criants sur le marché de la micro (demander des informations sur du matériel de brasserie de moins de 20Hl c’est exotique)…

    Bref pour se lancer cela donne les bases mais à choisir passer un mois à La Science Infuse c’est ce qui se fait de mieux.

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