Episode #5 La Légende de Corona
Ola
Je vous accueille ce jour dans le temple d’une des bières les plus célèbres de la planète et surtout au Mexique. Mettez vos sombreros et partons pour une virée dans le passé à la découverte d’une des bières dont le passé reste bien trouble.
L’origine d’un mythe
1925, Pablo Díez créa la Corona pour le groupe mexicain Modelo, à l’occasion de leur 10e anniversaire, cette bière de type pils tiens ses origines des traditionnelles recettes allemandes comme beaucoup à cette époque, cela est dû à une forte vague d’immigration germanique durant les années 20. Durant les années qui suivirent, la question d’embouteiller la Corona dans un contenant opaque émergea. Cette idée fut immédiatement rejetée, car la transparence de la bouteille représentait de façon indéniable le succès de la marque. Le nom Corona était déjà utilisé par une brasserie jamaïcaine, cependant étant donné que celle-ci n’avait jamais déposé la marque, le groupe Modelo du ce battre durant plus de 50 ans pour réussir à posséder exclusivement la marque Corona.
Un succès sans précédent
Dix ans ont passé depuis sa naissance et la Corona se positionne en tant que meilleure vente dans tout le Mexique. Toujours avec une tactique marketing innovante, Corona devient la première bouteille de bière en 1940 à imprimer directement son étiquette sur le verre. Jouissant d’un succès presque intarissable, la question de l’exportation vers l’international n’est plus un rêve pour la brasserie Modelo. C’est en 1976 que les premiers camions partent du Mexique vers les USA ou la bière est accueillie avec succès. Cependant peu ont connaissance du fait que Corona fut exportée non officiellement aux États-Unis par les fans de la marque Modelo durant les cinquante années qui précédèrent l’exportation officielle par le groupe. Au début les stocks furent limités, et la demande était telle qu’une importante quantité de l’iconique bière mexicaine était en partie vendue au marché noir.
1979 Corona consolide sa réputation aux USA et devient la bière la plus vendue sur le territoire. Aujourd’hui la Corona est présente dans plus de 180 pays, et fait partie des cinq bières les plus vendues au monde, cependant, la star mexicaine ne l’est plus vraiment étant donné que la majeure partie du groupe Modelo fut racheté par le géant brassicole AB InBev.
Pour plus d’information à ce sujet je vous laisse jeter un œil à l’article de thomas sur ce sujet :
Mythes, Légende et Réalité
Corona change de nom en Espagne
Tout grand voyageur ayant bu une Corona en Espagne sait que dans le pays de la paella la Corona s’appelle Coronita. Lors de son arrivée dans le pays hispanique, la marque « Coronas » y était propriété de la famille de viticulteurs Torres, bien que Coronas soit le pluriel de Corona on changea le nom en Coronita.
Le logo de Corona
Une légende souvent entendue prétend que la couronne de la cathédrale de Puerto Vallarta serait celle qui servit de modèle au logo de la bière Corona, mais si la construction de cet édifice religieux a débutée plus tôt, la tour principale qui domine une prétendue réplique de la couronne de Charlotte de Belgique impératrice du Mexique ne fut, elle, terminée qu’en 1952 hors je vous le rappelle la Corona voit le jour en 1925. Cependant, il n’est pas impossible que la vraie couronne de l’impératrice Carlota qui régna de 1864 à 1867 ait pu servir de modèle en 1925.
Corona et sa tranche de citron vert
La Corona est généralement servie avec un quartier de citron vert, honte dira-t-on si le citron n’est pas présent. Plusieurs explications ont été suggérées à cette coutume.
- La première dirait que ce fut une pure idée de marketing pour différencier la Corona à l’exportation des autres bières
- La deuxième suggère que le quartier de lime servait à éloigner les mouches, très présentes dans les pays chauds, du goulot des bouteilles.
- La troisième dit que le quartier de lime servait à nettoyer la rouille jadis laissée sur le goulot par sa capsule sertie qui ne comportait pas de joint d’étanchéité, alors que c’est le cas aujourd’hui.
Enfin l’explication la plus probable est que la bière Corona, conditionnée dans une bouteille transparente, s’altérait rapidement dans le passé, car sa composition ne contenait pas d’acide ascorbique. Le citron vert servait alors à masquer son manque de fraicheur et de goût.
Cependant il n’a jamais été communiqué de raison officiel de la part du groupe je vous laisse donc choisir l’explication qui vous sied le mieux.
Corona et ses dragons
Pour ce qui ne le savent pas les deux dragons présents sur la bouteille de Corona font référence à Quetzalcóatl (serpent à plumes de Quetzal) qui était une des principales divinités pan-méso-américaines, toujours un symbole du Mexique.
La Corona servie avec des pincettes !
Finaly
Nous voilà arrivé au bout de l’aventure Corona, pour finir je souhaiterai vous expliquez pourquoi un article sur la Corona. Je pense que la majeure partie des gens ne connaisse qu’une partie de son histoire. C’est pourquoi je voulais la présenter sous une forme de condensé. De plus ce n’est pas pour défendre la Corona mais plus ce qui tourne autour, elle possède une histoire riche de détails et d’anecdotes farfelues aux origines inconnues, et surtout j’admire le fait qu’un pays possède une notoriété internationale grâce à l’une de ses bières.
mars 10, 2014 at 1:23 pm
Très bon article , il manque aussi que la Corona est la bière préféré de J.Chirac 😀
mars 10, 2014 at 6:15 pm
Il avait d’ailleurs son pack sous la table lors des dîners !
mars 14, 2021 at 6:07 pm
La vie d’Antonino Fernandez Rodriguez reste toutefois exemplaire et source d’inspiration. À force de dur labeur, ce onzième enfant d’une fratrie de treize, né en Espagne de parents agriculteurs, immigre au Mexique après la guerre civile. Là-bas, il gravit les échelons dans le groupe de brasserie Grupo Modelo.
Bien qu’il ait dû abandonner l’école à 14 ans, Antonino Fernandez Rodriguez parvient à être nommé à la tête du groupe, exerce pendant 26 ans en tant que PDG de la société (de 1971 à 1997) et contribue au succès de la Corona Extra. Il reste jusqu’en 2005 président du conseil d’administration, puis est nommé président d’honneur du groupe. Après une vie bien remplie au cours de laquelle il a fait montre de philanthropie – il a été récompensé plusieurs fois en ce sens, notamment par le roi d’Espagne Juan Carlos -, il décède à 98 ans, le 31 août 2016. Sa vie loin de l’Espagne ne lui a jamais fait oublier ses racines et il a notamment fait construire dans son village en 2008 une fondation pour le transfert des connaissances et de l’éducation éthique. Décédé sans enfant, il a légué une part importante de sa fortune à ses neveux.