A la découverte de l’ancienne Brasserie Dumesnil
C’est en dégustant une Dordogne Valley (double IPA) de la Brasserie Corrézienne que j’écris mon premier article sur Happy Beer Time !
Aujourd’hui nous partons à la découverte de la Brasserie Dumesnil qui se trouve, ou plutôt se trouvait à Ivry-sur-Seine, juste au sud de Paris. C’est dans le cadre de l’opération Paris Face Cachée qu’une cinquantaine de personnes ont pu accéder gratuitement au site sous la tutelle de l’association OCRA, l’Organisation pour la Connaissance et la Restauration d’Au-dessoubs-terre. La visite était titrée : Bière de profondeurs !
La brasserie Dumesnil
La visite commence par l’historique de cette ancienne brasserie, l’une de plus importantes productrices de bière de la région parisienne. On nous apprend que Georges Dumesnil fonde la brasserie du même nom à l’intérieur de Paris en 1840. La brasserie déménage à Ivry-sur-Seine en remplacement de la Brasserie Richard en 1956, l’ancien site de production étant devenu trop petit.
La brasserie, au contraire de ce qui se fait aujourd’hui, s’occupait de toutes les phases du processus de fabrication de la bière, incluant le maltage de l’orge et le brassage. Elle utilisait la nappe phréatique parisienne pour le nettoyage et le refroidissement et allait puiser l’eau très pure servant au brassage à 800 mètres sous terre grâce à un puits artésien. Au meilleur de sa production, 1 million d’hectolitres sortaient chaque année de la Brasserie Dumesnil, soit environ 33 millions de bouteilles de 33cl.
On peut relever quelques anecdotes intéressantes sur cette brasserie. Georges Dumesnil s’est associé à Pasteur pour mettre au point la célèbre pasteurisation. C’est d’ailleurs avec des bières pasteurisées Dumesnil que Pasteur a effectué les démonstrations de son procédé innovant. La brasserie a également importé et démocratisé en France la bouteille capsulée et la canette métallique. Enfin, la brasserie récupérait le CO2 produit lors de la fermentation en créant de la limonade : la limonade Dumesnil.
Dans un contexte économique difficile, la brasserie est rachetée par Kronenbourg en 1969, puis ferme ses portes en 1978. Les bâtiments en surface sont rasés quelques années plus tard et il ne reste aujourd’hui que des vestiges souterrains de cette brasserie géante.
L’association OCRA
C’est ce patrimoine souterrain que nous fait découvrir l’association OCRA. Trois guides encadrent la vingtaine de visiteurs avec pour seul éclairage quelques torches et les téléphones portables. A tour de rôle ils nous parlent de la brasserie mais également de la bière en général : sa fabrication, ses variétés, ses composants. Ils nous emmènent voir ce qu’il reste des salles de Touraillage, puis nous font descendre encore plus bas dans les sous-sols pour nous présenter la soufflerie servant au maltage, et enfin les cuves de fermentation de la bière (la plus grande ayant une capacité de 80000 hectolitres).
La visite a duré 2 heures environ, et fut très enrichissante et très intéressante. C’est un véritable travail de restauration qui a été effectué pour qu’on n’oublie pas ce patrimoine brassicole souterrain. Je ne peux que féliciter cette association pour ce qu’elle m’a permis de découvrir et vous invite à vous rapprocher d’eux pour ne pas manquer la prochaine visite de la Brasserie Dumesnil.
En savoir plus ?
L’OCRA : http://www.ocra.org/
Brasserie Dumesnil : http://ruedeslumieres.morkitu.org/
Paris Face Cachée : http://parisfacecachee.fr/