L’emprisonnement des Cafés, Hôtel, Restaurant, le contrat brasseur
Je n’ai jamais eu l’occasion d’écrire sur la thématique pourtant cela m’a titillé l’esprit à de maintes reprises.
Sais-tu qu’en France, plus de 80% des cafés, hôtels et restaurants sont emprisonnés dans un contrat que l’on appelle le « contrat brasseur ».
Au démarrage de son activité, le distributeur offre des tables, des chaises, des parasols Heineken, Duvel, Leffe et installe une pompe desdites bières. Ce petit cadeau allège souvent la lourde trésorerie du cafetier au départ mais n’est pas contrepartie. L’établissement est ensuite obligé d’être distribué par son fournisseur. En France, il existe très peu de « grand distributeur ». La majorité des CHR appartiennent à France Boisson et Tafanel (c’est dingue mais on peut parler d’appartenance). Quand on sait que France Boisson est une filiale du groupe Heineken, on comprend mieux pourquoi on se retrouve souvent avec de la H à la pompe. Une fois le café sous l’emprise du géant brassicole, les prix commencent à augmenter et on se retrouve avec une bière de qualité industrielle à un prix élevé.
Avec une telle maîtrise verticale du marché, la révolution brassicole ne peut s’amorcer que pas à pas, établissement par établissement. Cependant, les signaux sont au vert, à commencer par le fait que la consommation dans les CHR diminuent d’année en année. La preuve que de plus en plus de bars distribuent des bières artisanales et spéciales plus généreuses en alcool et, qu’à l’inverse, les bières dîtes de luxe (Kronembourg par exemple) sont de moins en moins consommées. L’offre crée la demande comme on dit souvent.
Pour en savoir plus sur la question, je t’invite à lire le point de vu éclairé de Doroley, caviste au sein de la capitale chez Bières Cultes. Elle explique ce contrat brasseur et s’indigne contre celui-ci.
Coup de gueule le contrat-brasseur
Image à la une: Johan Wieland on Flickr