La révolution des bières artisanales en France est en marche!
TheDailyBeast.com est un site américain, reconnu, d’informations sur le web. Et ce site internet parle des bières artisanales de France dans un article datant du 02 décembre 2013!
Je vais donc me permettre de vous relater cet article de Jeff Campagna dans la langue de Molière.
Le journaliste avait rendez-vous avec Philip Lamb, un aficionado de la bière et le créateur du Paris Homebrewers’ Club, dans le quartier de la Goutte d’Or, dans le 18ème arrondissement de Paris. A ses yeux, nous ne sommes pas dans le « Paris des cartes postales ». Je trouve ça marrant, c’est comme quand nous voyageons, la réalité est différente des images habituelles. Mais ce quartier de la Goutte d’Or est un quartier vivant, avec une mixité de cultures et d’origines. C’est Paris quoi!
C’est dans ce quartier que le maître brasseur Thierry Roche concocte le précieux breuvage de la brasserie de la Goutte d’Or, une brasserie en partie fondée grâce au crowd-funding. Quand Phillip et Jeff arrivent, Thierry travaillait sur un brassin et se compare plus à un concierge qu’à un maître brasseur car ranger et laver font partie intégrante de la vie d’un brasseur.
Après quelques minutes, les trois comparses commencent à déguster les bières non filtrées, non pasteurisées et 100% bio de cette brasserie. Elles sont brassées par petites quantités et sont nommées avec des quartiers et des rues de Paris. On a l’Ernestine, la Charbonnière…
Jeff demande si les parisiens sont prêts à accueillir la bière artisanale et Thierry affirme que les provinciaux connaissent les brasseries locales et les bières locales. Ils ont une relation avec la marque et le produit. Donc les français sont prêts pour cette révolution. Et tout particulièrement à Paris qui est un marché ouvert. Il a raison, les français et les parisiens sont prêts!
A la fin du 19ème siècle, la France comptait plus de 2800 brasseries. En 1975, le nombre était de… 23. Certains blâment les gros groupes qui ont cannibalisé les petites brasseries. D’autres pensent aux deux guerres avec le lot de destruction et disparitions. C’est peut-être la combinaison des deux. Mais aujourd’hui, le nombre de brasseries en France est de plus de 500! Et la plupart travaillent sur du local.
Après une blonde, la Myrha, Philip dit que Simon de la Cave à Bulles les a invités à une soirée dégustation privée. Quelques minutes plus tard, direction le deuxième plus vieux magasin à bières de Paris.
Les premières paroles de Simon furent à propos de la Desperados, cette boisson aromatisée à la tequila brassée par Fischer en France, qui fait partie du groupe Heineken. Il conseille de ne jamais en commander. C’est simple, c’est concis.
Le magasin de Simon renferme plus de 350 différentes bières. Environ 2/3 sont des bières brassées en France. Ce magasin parisien est celui qui a le plus de bières françaises. Les autres caves de la capitale comme Brewberry dans le 5ème ou The People’s Drug Store à Montmartre semblent vendre plus de bières importées d’Europe.
Simon est passionné par la bière. Et il le montre avec la dégustation des trois bières choisies pour la soirée: Une Northmaen blanche de Normandie, une extra special bitter de la brasserie La P’tite près de Nîmes et une Volcelest triple de la brasserie de la vallée de Chevreuse. Accompagnées par un comté vieilli 18 mois.
Durant cette dégustation d’environ une heure, un bon nombre de clients entrèrent: Des hipsters en slim, des businessmen en costard, des femmes d’une trentaine d’années avec des sacs de créateurs, des expatriés et de parisiens, des touristes et des habitués. Tous ces clients découvrent les bouteilles comme les enfants que nous sommes avec nos œufs en chocolat à Pâques. Simon fait la bise à ses clients, recommande et donne des conseils en plusieurs langues, et nous épate de sa virtuosité en étant un des relayeurs de la révolution de la bière artisanale sur Paris.
Jeff demanda à Simon une comparaison entre la bière artisanale sur Paris et aux Etats-Unis. Pour Simon, ce n’est que le commencement en France, c’est un peu comme il y a 15 ans là-bas, avec le boom des micro-brasseries. Maintenant, la plupart des bars de New York City ont de la bière artisanale à la carte. On verra si dans 10 ans, ce sera le cas en France.
En 2009, la consommation de bières françaises atteignait les 20 millions d’hectolitres par ans. En 2010, ce total diminua d’1,7%. Cependant, les brasseries françaises connurent une augmentation de 4,5% de leur CA avec 2,3 milliards d’euros. Cela est dû aux nouvelles attentes sur le marché de la bière. En effet, la consommation totale d’alcool continue de baisser mais il y a un souhait de qualité désormais. Et les parisiens souhaitant une bière de qualité se tourne désormais vers du local.
22h30, Jeff et Philip sont maintenant dans le métro pour aller à La Fine Mousse, le célèbre bar à bière du 11ème arrondissement.
Ils trouvent une banquette et l’inspection des lieux commence: C’est le genre d’endroit qu’on pourrait trouver dans le « 16ème » de Toronto et New York, des vieux tapis persans au sol, des vingtenaires avec la moustache du movember en train d’étudier les bières avec la musique des Beastie Boys…
Après la commande de plusieurs bières avec des planches, Romain Thieffry, l’un des quatre partenaires de ce bar, vient parler à Jeff et Philip de son bar. Avec les 20 bières pression et les 155 différentes bières en bouteille, la Fine Mousse permet aux habitants du quartier d’en savoir plus sur la bière que les habitants des autres quartiers et Romain en est fier. De plus, il affirme que les français sont la cible parfaite pour les bières artisanales avec des goûts complexes et élaborés parce que nous sommes un pays à la recherche de nouvelles sensations et nouveaux goûts.
Après une dernière bouteille de Page 24 brune vieillie en fût de chêne de la brasserie St-Germain, il est temps de quitter le bar. Les rencontres qu’a fait Jeff lui a permis de rencontrer une vraie communauté et non une addition « d’individuels ». La révolution de la bière artisanale est en marche! Cheers!
Cet article est de Jeff Campagna pour thedailybeast.com, je me suis permis de relater les idées
en français afin qu'une majorité de personnes puisse lire ce fabuleux "papier" qui est en anglais.
décembre 5, 2013 at 1:04 pm
Jolie article ..
décembre 5, 2013 at 4:19 pm
Quelle fierté d’avoir sa bière locale et de pouvoir en faire profiter ses proches.
Même s’il est vrai que les gros industriels ont mangé beaucoup de parts de marché aux petites entreprises locales on assiste quand même à un retour à un commerce de proximité plus sain.
Et la Northmaen qui est de chez moi, ça me donne quelques idées de cadeaux pour les fêtes…
décembre 5, 2013 at 7:28 pm
Merci pour cet article, je constate que c’est le retour dans le pays des micro brasseries, c’est du bonheur 🙂